Algérie

Deux Expositions de Malika Taghlit sur les Sahraouis : Des hommes et des mines



Séparés de leur terre, mais aussi d'une partie de leur corps, estropiés, leur chair pendante ne tenant que par une improbable attache, les Sahraouis n'en finissent pas de souffrir. Les mines antipersonnel, charriées par les eaux dans les camps des réfugiés à partir du « mur de la honte », continuent de faire des victimes. Malika Taghlit, photographe à El Watan, choisit d'en faire une cause et le sujet majeur d'une exposition qui sera organisée au siège du FLN à Hydra samedi prochain. Le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, l'ambassadeur du Front Polisario, le P/APC de Sidi M'hamed, en plus de plusieurs autres personnalités sont annoncés. La première victime des mines a été démembrée en novembre 1975, aux premiers jours de la guerre. Le Sahara occidental, où se trouveraient plus de 100 000 mines, est l'un des endroits les plus contaminés par ces engins disséminés tout au long du « mur de la honte ». De sa dernière incursion dans la vie chaotique des Sahraouis, Malika Taghlit nous revient avec des clichés qui montrent, crûment, la souffrance d'un peuple et la lâcheté d'un Etat qui opprime et muselle. Les deux expos photos de Malika parlent d'elles-mêmes : pas besoin, pour nous, de trop s'y attarder. Ici, des jambes hachées, là un regard torve, là encore, des corps qui ont perdu tout équilibre pour ne tenir que par des béquilles chancelantes. La photographe d'El Watan ne s'est pas fait violence pour nous apporter, de ses nombreux voyages dans le camp de réfugiés du Polisario, les instantanés d'une vie, celle d'une partie de l'humanité qui vit en dehors de l'humanité, comme on vit en dehors de sa maison que l'on voit occupée par des étrangers. Les photos rendent compte d'une vie, celle des laissés-pour-compte, qui vivent sous le joug de l'occupant marocain qui occupe la terre de leurs ancêtres. Les mines continuent de semer la désolation et le peuple vit toujours dans la misère. Plusieurs en sont morts. Mais la lueur d'espoir est toujours là, vivace.


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