Algérie

Deux ex-walis et anciens ministres, mis en prison



Les poursuites judiciaires enclenchées par la Justice, depuis plus de trois mois, concernant plusieurs dossiers de corruption impliquant d'anciens membres du Gouvernement, de hauts responsables et des hommes d'affaires, ainsi que des membres de leurs familles, connaissent régulièrement des rebondissements impressionnants touchant toujours des personnes perçues, il y a quelques mois encore, dans l'opinion publique, comme? intouchables, et qui, pourtant, croupissent actuellement en prison.La liste vient de s'allonger des noms de deux ex-walis : Mohamed El Ghazi, ex-wali de Chlef, et Abdelghani Zaalane, ex-wali d'Oran, qui ont été placés, lundi, en détention provisoire par le Conseiller instructeur près la Cour suprême, après leur audition dans le cadre de l'instruction anti-corruption ouverte à leur encontre. «Dans le cadre de l'instruction ouverte au niveau de la Cour suprême, le Conseiller instructeur a auditionné le 5 août 2019, l'ex-wali de Chlef, El Ghazi Mohamed, poursuivi pour avoir sollicité ou accepté directement ou indirectement un avantage indu, soit pour lui-même ou pour une autre personne ou entité afin qu'il accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte relevant de ses fonction, dilapidation de deniers publics, utilisation illicite en sa faveur ou en faveur d'une tierce personne ou entité de biens publics et abus de fonction». «Le Conseiller instructeur a également auditionné l'ex-wali d'Oran, Abdelghani Zaalane, poursuivi pour dilapidation de deniers publics, utilisation illicite en sa faveur ou en faveur d'une tierce personne ou entité de biens publics et abus de fonction». Le Conseiller instructeur a ordonné le placement des deux prévenus en détention provisoire.
On rappelle que Mohamed El Ghazi qui avait été wali de Chlef de 2001 à 2008, avait quitté cette wilaya à la suite d'émeutes provoquées par l'annulation de l'aide financière destinée aux sinistrés, décidée dans le cadre de la loi de finances 2007, évaluée à 100 millions de centimes par famille. Les manifestants avaient demandé le départ du wali, Mohamed El Ghazi, qui est effectivement parti de cette wilaya, mais pour le même poste à Annaba. D'autres ex-walis sont poursuivis dans des affaires similaires.
Il s'agit de l'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, et de Skikda, Benhocine Faouzi, qui se trouvent sous contrôle judiciaire pour octroi d'indus avantages à autrui, abus dfonction, conflit d'intérêt et corruption. Quant à l'ex-wali de Tissemsilt (actuel ministre du Tourisme et de l'Artisanat), Abdelkader Benmessaoud, l'ancien wali d'El-Bayadh, Benmansour Abdellah, l'ex-wali de Saïda, Djeloul Boukerbila, les actuels walis d'El Bayadh, Mohamed Djamel Khenfar, et de Saida, Seif El Islam Louh, ils ont été mis en liberté. D'après des sources médiatiques, l'ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux, est convoqué pour aujourd'hui au tribunal de Sidi M'hamed à Alger, pour être auditionné dans plusieurs affaires liées à la dilapidation des deniers publics, trafic d'influence et corruption. On sait que l'Office central de répression de la corruption (OCRC) a été chargé le 23 juillet 2019, par le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed d'ouvrir une enquête préliminaire à l'encontre de l'ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh, concernant des faits à caractère pénal relatifs à la corruption, comme l'a indiqué un communiqué du Procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed.
«Dans ce cadre, une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) a été émise à l'encontre du concerné, conformément à l'article 36 bis 1 du Code de procédure pénale», a ajouté le communiqué. D'autres anciens responsables, comparaîtront prochainement devant la Justice après que la Cour suprême a ordonné la réouverture des dossiers "Sonatrach", "Khalifa" et "l'autoroute Est-Ouest". Dans toutes ces situations, les poursuites concernent des affaires de corruption et de détournement de devises, y compris dans d'autres villes qu'Alger.
Ainsi le tribunal d'Ain Témouchent a condamné, jeudi, l'ex-directeur des domaines de la wilaya et un entrepreneur à 18 mois de prison ferme assortie d'une amende de 200.000 DA chacun dans une affaire de vente aux enchères en juillet 2016 d'un lot de canalisations d'un projet de rénovation d'un réseau d'alimentation en eau potable (118 km).
L'ex-directeur des domaines a été jugé pour abus de fonction, octroi d'avantages injustifiés à autrui et l'entrepreneur nommé L.L. pour complicité de corruption.


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