Algérie

Deux députés appellent à l'ouverture de négociations


Les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba, en grève depuis plus d'une semaine, ont reçu hier le soutien de deux députés de l'Assemblée populaire nationale. MM. Ali Brahimi et Tarik Mira, respectivement députés de Bouira et de Béjaïa, ont lancé un appel à l'ouverture «immédiate et inconditionnelle» de négociations avec «les représentants légitimes du mouvement social».

 Dans un communiqué signé conjointement et rendu public, les deux députés, tout en rappelant les raisons à l'origine du large mouvement de protestation des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba, dénoncent «le refus du dialogue du pouvoir et exhortent l'instance parlementaire à organiser un double débat sur la politique économique et la question sociale». Revenant sur la situation qui marque le front social ces trois derniers mois, les deux députés rappellent que les travailleurs de l'éducation, de la santé et de l'industrie ont successivement déclenché protestations et grèves afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la dégradation de leurs conditions de travail.

 «La détérioration du pouvoir d'achat, la montée continue du chômage et le recul des droits sociaux, notamment en matière de retraite, sont les éléments constitutifs de ce marasme social. Le désarroi du monde du travail met en exergue une précarité sociale que ne peuvent masquer les chiffres du gouvernement. Face à cette situation explosive, alors que l'ampleur et la durée de la protestation sociale sont manifestes, les pouvoirs publics opposent une sourdine irresponsable, allant jusqu'à faire usage de la répression. Les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba viennent d'être les victimes de cet abus caractérisé», lit-on dans le communiqué. Pour MM. Mira et Brahimi, le pouvoir table sur l'usure du mouvement en fermant la porte au dialogue social, paramètre indispensable au règlement des conflits de cette nature. « Le rituel de la tripartite annuelle entre le gouvernement, l'UGTA et le patronat ne fait pas recette. Au-delà de sa représentativité partielle et partiale, cette instance ne peut constituer le moment et le lieu uniques du dialogue social », poursuit le communiqué.

 Les deux députés, tout en rappelant que le refus du dialogue est néfaste à l'économie nationale et à la cohésion sociale, appellent le gouvernement à « cesser de recourir à la répression et à ouvrir les négociations sans conditions avec les représentants « légitimes » du mouvement social. Pour conclure, les deux députés rappellent la nécessité de l'ouverture d'un débat au niveau de l'instance parlementaire sur les questions liées à la politique économique et sociale. «Un débat fondamental à la marche en avant du pays, qui requiert écoute, dialogue et culture du compromis. C'est là un gage essentiel à la bonne gouvernance », conclut le communiqué.


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