Deux camions sautent sur des mines Seize personnes tuées au nord du Mali

Seize personnes ont été tuées jeudi et vendredi au nord du Mali à quelques kilomètres au sud de la localité de Tin Zaouatin (extrême sud d?Algérie) lorsque leurs camions ont sauté sur des mines, posées selon l?armée malienne par un groupe d?ex-rebelles touareg maliens.Jeudi, «un véhicule civil transportant des forains a sauté sur une mine posée par les assaillants, faisant dix morts et plusieurs blessés», a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué reçu par l?AFP. Des sources hospitalières ont indiqué hier que le bilan s?est alourdi pour atteindre 14 morts.Les autorités militaires maliennes n?ont toutefois donné aucune indication sur la nationalité des victimes. La question s?impose lorsqu?on sait que le camion qui transportait les civils «venait de l?Algérie», selon un responsable du gouvernorat de Kidal cité par l?AFP. Selon ce même responsable, le camion de transport, qui «venait d?Algérie» voisine, a en effet sauté près de la localité de Tin Zaouatin, non loin de la frontière entre le Mali et l?Algérie, région où le camion constitue le principal moyen de transport en commun des populations civiles. Deux autres personnes ont été tuées vendredi lorsqu?un camion a sauté sur une mine dans le nord du Mali, a-t-on également appris de source administrative locale. «Aujourd?hui (vendredi) un camion transportant essentiellement du bétail a sauté sur une mine vers la frontière algérienne. Deux civils ont été tués, ainsi que tout le bétail qui était à bord», a déclaré à l?AFP une source proche du gouvernorat de Kidal, chef-lieu de la région.Les auteurs de ces attentats ont été désignés par le ministère malien de la Défense comme étant ceux qui ont attaqué et enlevé dernièrement des militaires dans cette zone. Le 26 août, 15 militaires qui escortaient une équipe de lutte contre les criquets pèlerins ont été attaqués et enlevés à Tédjérète (nord-est) par un groupe armé qui a ensuite pris la direction du Niger voisin. Le lendemain, un convoi militaire a été pris dans une embuscade près de la frontière algérienne (nord) par des hommes armés qui ont saisi des véhicules, des vivres, et enlevé plus d?une vingtaine de militaires. Neuf d?entre eux ont été libérés mercredi lors d?une opération de l?armée, qui a déployé des patrouilles dans les trois régions du nord du pays (Tombouctou, Gao et Kidal) afin de retrouver les militaires enlevés. Une source militaire avait alors indiqué qu?une trentaine de soldats étaient encore retenus. Un autre groupe de trois militaires a réussi à échapper à ses ravisseurs jeudi, selon une autre source militaire. Les ravisseurs ont été formellement identifiés par plusieurs sources comme obéissant à Ibrahim Ag Bahanga, un ex-rebelle touareg malien opposé, selon plusieurs observateurs, aux accords de paix signés à Alger en juillet 2006 par le gouvernement malien et les ex-rebelles touareg.Ibrahim Ag Bahanga a même reconnu être l?auteur des deux attaques suivies d?enlèvements de soldats maliens avant de s?engager à ne plus attaquer l?armée, selon Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement des ex-rebelles touareg de l?«Alliance démocratique du 23 mai 2006 pour le changement», cité hier par l?AFP. «J?ai pu rentrer en contact téléphonique avec lui (Bahanga). Il a pris l?engagement de ne plus attaquer les positions de l?armée et de ne plus tenter d?enlever d?autres militaires», a également indiqué à l?AFP Iyad Ag Ghaly. M. Ag Ghaly a par ailleurs expliqué qu?il devait se rendre hier dans le nord du Mali pour aborder «la phase délicate de la libération pacifique des otages».Mercredi, une source proche du ministère malien des Affaires étrangères a annoncé que l?Algérie voisine jouait «un rôle» pour obtenir la libération du reste des otages. En 1999, des négociateurs algériens avaient obtenu la libération de plusieurs militaires enlevés à l?époque par le même Ag Bahanga, qui réclamait que son village, situé au nord-est de Kidal, soit érigé en «commune rurale». Il avait obtenu satisfaction après la libération des otages.