Algérie

Deux blessés graves et une trentaine d'arrestations



Deux blessés graves et une trentaine d'arrestations
Depuis près d'une semaine, des centaines de protestataires observent un rassemblement devant la wilaya pour faire annuler la liste des bénéficiaires de logements attribués à  des familles qui ne sont même pas de la wilaya. La liste des attributaires des logements sociaux afin de lutter contre l'habitat précaire compte 27 bénéficiaires de la même famille. Sur les 98 noms y figurant, 14 ne sont pas originaires de cette wilaya, affirment les représentants locaux de la Ligue algérienne des droits de l'homme. C'est ce qui justifie donc le soulèvement des jeunes, qui insistent sur le caractère pacifique de leur action de protestation. Les slogans scandés expriment des revendications liées notamment à  l'annulation de la liste des bénéficiaires, la poursuite en justice pour corruption des responsables qui sont derrière «cette mascarade», ainsi que le départ du wali Youcef Cherfa, auquel ils reprochent d'avoir échoué dans sa mission dans cette wilaya.
La ville sur un volcan
La tension est depuis hier à  son comble après les arrestations musclées de la police. Des affrontements ont eu lieu dès le début de la matinée, suite à  «l'incursion policière». Des blessés ont été signalés par les groupes de manifestants qui ont diffusé des images et des vidéos sur «la violence exercée par les forces de l'ordre».
Le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), Yacine Zaïd, confirme que deux blessés graves ont été enregistrés ; «d'ailleurs ils sont toujours à  l'hôpital», précise-t-il. Le collectif national des chômeurs dénonce la violence de la répression infligée par la police. «La répression est féroce et les policiers sévissent impitoyablement», estime Hadj Aïssa Abbas, président du bureau régional du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). «Une trentaine de personnes, en majorité des jeunes, ont été conduites au commissariat central. La police a relâché 24 personnes, après le forcing exercé par la population, car plusieurs centaines de manifestants ont encerclé le commissariat», raconte M. Zaïd. La police a libéré les mineurs, mais d'autres jeunes sont toujours dans les locaux du commissariat. Ce qui constitue «une provocation» pour les protestataires qui tiennent à  ce que toutes les personnes embarquées soient libérées. Parmi les protestataires arrêtés, des syndicalistes et des représentants des chômeurs, souligne-t-on également. Les agents de police ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui encerclaient la direction du Trésor de la wilaya. Silence radio du côté de la wilaya. Les tentatives de joindre le bureau du wali et responsables de la wilaya ont été infructueuses.
Pour rappel, le chef de l'Etat a effectué une visite à  Laghouat il y a moins d'un mois. Cette wilaya a bénéficié d'une enveloppe de  22,4 milliards de dinars qui devrait propulser le développement sectoriel et compléter les insuffisances enregistrées en matière d'investissement public.
 


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