Algérie

Deux avocats d'Oran portent plainte contre les services de police



Deux avocats du barreau d'Oran ont porté plainte, hier, contre les services de police de la wilaya. En effet, Mes Ahmed Mebrek et Omar Boussag ont saisi officiellement le parquet général près la cour d'Oran sur les violences qu'ils ont subies lors de la tentative de marche du vendredi 26 février et la manifestation du 12 mars dernier. "Les auteurs et donneurs d'ordres de ces violences doivent répondre de leurs actes. La répression contre les manifestants pacifiques doit cesser", a estimé Me Mebrek.Lors de la tentative de marche du 26 février qui, rappelons-le, a été violemment réprimée et marquée par de très nombreuses interpellations, Mes Mebrek et Boussag ont été pris à partie par des éléments de la police en civil et en uniforme. "Nous avons décliné notre identité d'avocats, mais les représentants de l'ordre n'ont rien voulu savoir. J'ai même été battu pour avoir tenté d'empêcher la bastonnade d'un journaliste", relate Omar Boussag qui a finalement été embarqué.
Après avoir été remis en liberté, il s'est rendu dans un centre de santé pour des lésions aux doigts et des ecchymoses au cou, et se faire délivrer un certificat médical. Si son confrère, Me Mebrek, n'a pas été violenté, il n'en a pas moins été interpellé "comme un vulgaire délinquant", a-t-il déploré, et emmené au siège de la sûreté de wilaya.
Deux semaines après, à l'occasion de la marche populaire du vendredi 12 mars, Me Ahmed Mebrek a reçu un coup de matraque d'un élément de la police anti-émeute à hauteur du rond-point du lycée Lotfi. "Alors que la procession tentait d'accéder au siège de la wilaya, les forces anti-émeutes ont fait usage de la force contre les manifestants.
J'ai reçu un violent coup à la cuisse qui m'a laissé un gros hématome", témoigne l'avocat qui s'est fait délivrer un certificat médical pour son dossier de plainte. Les deux avocats qui font partie du collectif de défense du Hirak d'Oran viennent donc de déposer leurs dossiers de plainte auprès du parquet et espèrent que "la justice prendra les mesures qui s'imposent".
Le bâtonnat d'Oran ne s'est à aucun moment solidarisé avec les deux avocats, ne serait-ce que par un communiqué de dénonciation, alors que plus d'une centaine de confrères appartenant à dix barreaux ont tenu à accompagner de leur sceau le dossier de plainte de Boussag.
Selon toute vraisemblance, ce recours à la justice sera suivi par des actions similaires de la part d'autres citoyens, victimes de violences policières, à l'image du militant des droits de l'Homme, Kaddour Chouicha, qui a annoncé sa volonté de porter plainte pour avoir été "étranglé et frappé" lors de la marche populaire de vendredi dernier.

S. Ould Ali


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