Algérie

Deux avis sur la psychologie du harceleur sexuel



« C?est un prédateur, il part à la chasse. Il est intelligent », expose le Dr Belhadj, médecin légal à l?hôpital Mustapha Bacha. Mais il faut savoir qu?il peut s?agir d?une personnalité normale. Mais s?il harcèle à répétition et que cela devienne un mode de fonctionnement récurrent, sa personnalité est alors pathologique, interprétera le Dr Benatmane Mohamed Tayeb, psychiatre au service de psychiatrie du C.H.U Mustapha Bacha. L?expert reconnaît également que le harceleur est parfaitement conscient de ce qu?il fait, même s?il use de subterfuges lorsqu?il est accusé. Auquel cas, il prétendra que c?est la victime qui le harcèle et le provoque. Imbu de lui-même et confiant dans la position qu?il exerce, le harceleur sait que sa position le conforte et que d?emblée c?est lui que l?on croira, plutôt que la victime pour peu qu?elle exerce un travail ingrat. Intelligent, il repère ses victimes, compte sur sa position dominante et commence déjà à la harceler avec le regard. « Puis, interviennent les attouchements et là, si la victime ne proteste pas, il poursuivra jusqu?à commission de l?acte sexuel. Il peut même faire intervenir ses comparses pour s?amuser. Là, il la jettera et passera à une autre proie », poursuit Dr Belhadj. Le harceleur n?est pas obligatoirement jeune. « Il peut s?agir d?un homme d?âge mûr, marié et père de famille. Aucune étude n?est venue établir si la dynamique familiale était perturbée pour expliquer ces déviances », explique le psychiatre, Dr Benatmane. L?essentiel est dans le pouvoir qu?il a et sa position dominante qui peut être confortée par la victime, si celle-ci est fragile et en manque de repères. Certaines jeunes filles idéalisent le professeur et s?il s?agit d?un harceleur, elles vont avoir du mal à s?extirper de son emprise. Dr Belhadj se souvient de deux cas où les jeunes filles, encore étudiantes au lycée, avaient été harcelées par leur enseignant. Dans les deux cas, il y avait eu passage à l?acte sexuel. Pour l?une d?entre elles, cela s?était produit chez elle, puisque son enseignant venait également lui donner des cours au domicile de ses parents. C?est dire le degré de confiance dans lequel était la victime. « Dans l?autre cas, le problème était que la victime n?avait porté plainte qu?une année après les faits. Il n?existait plus aucune trace ni preuves tangibles. Mais elle avait spécifié au procureur une malformation de l?organe génital de son agresseur et j?ai été désigné pour constater la malformation. Ce qui fut le cas et cela a permis à la lycéenne d?avoir gain de cause », poursuit Dr Belhadj.


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