Algérie

Deux attentats suicide en moins d?un mois



Si à Alger un calme précaire règne depuis les attentats suicide du 11 décembre 2007, à Boumerdès la violence terroriste s?exprime au quotidien. En moins d?un mois, deux opérations kamikazes d?une rare violence ont ciblé des commissariats de police de cette wilaya située aux portes d?Alger (à 80 km à l?est de la capitale). Ces attaques ont fait, d?après un bilan officiel, 8 morts et plus de 40 blessés. Région « tampon » entre la Kabylie et Alger, Boumerdès paie décidément au prix fort sa position géographique et son statut de ville « dépendance » de la capitale. L?attentat d?hier à la voiture piégée contre le commissariat de police de Thénia et celui perpétré le 2 janvier contre le siège de la sûreté urbaine de Naciria ne sont pourtant que la partie visible de la violence terroriste. L?acharnement des terroristes du GSPC contre cette région passe presque pour être un phénomène sécuritaire des plus « anodins », alors que les services de sécurité et l?armée annoncent régulièrement de « belles prises » lors d?opérations de lutte antiterroriste. Les contingents de victimes ne cessent eux de croître chaque jour. Le nombre d?attentats terroristes commis depuis janvier 2006 donne froid dans le dos. Attentats à la voiture piégée, à la bombe artisanale, embuscades meurtrières contre l?armée et les services de sécurité, attaques contre des casernes, des convois militaires, rapts, sabotages d?installations et équipements publics, les « résidus » du terrorisme n?ont jamais été aussi nombreux et variés. Boumerdès, contrairement à d?autres régions du pays, s?enfonce davantage dans la violence et devient le terrain d?opérations préféré des groupes terroristes du GSPC. Thénia, Boudouaou, Sidi Daoud, Toudja, Ammal, Bordj Menaiel, Dellys, Naciria, Khemis El Khechna, Zemmouri, Benchoud sont autant de localités de Boumerdès où il ne fait pas bon de louer les vertus de la « paix retrouvée ». Rien que pour l?année 2006, plus d?une soixantaine d?actes terroristes ont été rapportés par la presse. L?amplitude en 2007 n?a pas baissé d?un cran. Bien au contraire. Annonçant un 11 avril « noir » (premiers attentats kamikazes à Alger commis contre le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab Ezzouar), les 7 attentats synchronisés du 13 février 2007 à Boumerdès et Tizi Ouzou se voulaient d?abord comme une (é)preuve de force. Des opérations « spectaculaires » ont ciblé les locaux de la sûreté urbaine du chef-lieu de la ville de Boumerdès et de la brigade de gendarmerie de la commune de Si Mustapha. A Souk El Had, deux bombes font plusieurs blessés parmi les éléments des services de sécurité. Ces attentats ont fait, selon un décompte de la presse, 8 morts et plus d?une vingtaine de blessés. L?attentat de Dellys contre une caserne des gardes-côtes perpétré le 8 septembre 2007 est de loin le plus spectaculaire dans cette région martyre. Un camion piégé conduit par un kamikaze âgé d?à peine 15 ans a fait dans les rangs des « marines » algériens 28 morts et 70 blessés. Une telle flambée de violence n?a de pareille nulle part en Algérie. Constat terrifiant certes, mais plus terrifiante encore est l?attitude des autorités qui font presque passer au second plan la souffrance des populations, autres que celle de la capitale du pays.


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