Algérie

Deux attentats ciblent le Conseil constitutionnel et le HCR L'horreur encore



Deux attentats suicides ont ciblé, hier, le Conseil constitutionnel à Ben-Aknoun et le siège du HCR à Hydra. Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, il est fait état de 26 morts et de 177 blessés. Le premier attentat à la voiture piégée a eu lieu à 9h45 environ, devant le siège du Conseil constitutionnel à Ben-Aknoun. La forte déflagration a été entendue jusque dans le centre-ville de la capitale et à plusieurs kilomètres à la ronde. On compte, selon les chiffres de M. Zerhouni, 10 morts et de nombreux blessés. Quelques minutes plus tard, aux environs de 10h, une deuxième déflagration est entendue à Hydra. Il s'agit de l'explosion d'une camionnette citerne devant le siège de la représentation du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU. Bilan, 12 morts et des dizaines de blessés. Mais en fin d'après-midi, le ministère de l'intérieur a annoncé un autre bilan de 26 morts. A Hydra, selon de nombreux témoignages, des passants et certains riverains ont été complètement déchiquetés par l'explosion. La déflagration a fait plusieurs blessés dans la zone mitoyenne au siège du HCR où l'on compte au moins un blessé qui a perdu un oeil. Les blessés de l'attentat visant le Conseil constitutionnel, ont été évacués vers la polyclinique des urgences qui se trouve à une centaine de mètres du lieu de l'explosion, et vers les hôpitaux de Ben-Aknoun et Birtraria, le CHU Mustapha, et à la clinique El-Qods. Une foule compacte occupait cette rue reliant la route de Ben-Aknoun (proximité de la faculté de droit) à la rue Mustapha Khallef qui mène vers El-Biar. Il s'agit essentiellement d'étudiants venus s'enquérir de leurs camarades qui se trouvaient dans les deux bus de l'ONOU qui se trouvaient à quelques mètres du véhicule qui a explosé. C'est, d'ailleurs, de là qu'est partie la fausse idée d'une bombe qui aurait été placée dans le bus transportant les étudiants. Mais un autre carnage a été évité de justesse, puisque l'un des bus qui transportait les étudiants était quelque peu éloigné du véhicule piégé. Ce bus n'a pas subi de grands dégâts, mais seulement des bris de vitres et de pare- brises. Par contre, le bus qui se trouvait face au véhicule du «kamikaze», et qui heureusement ne transportait pas d'étudiants, a complètement été détruit par le souffle de l'explosion. Le chauffeur et un de ses deux accompagnateurs mécaniciens sont, par contre, morts sur le coup. L'explosion a, par ailleurs, fait d'énormes dégâts dans la façade du bâtiment du Conseil constitutionnel. Les murs des bureaux des 5 étages de l'édifice, situés à gauche de l'entrée principale, sont sérieusement éventrés. Quant aux véhicules se trouvant à l'intérieur et à l'extérieur du parc, dont un véhicule de police devenu méconnaissable, ont subi de graves dégâts. La déflagration a touché un périmètre de 400 m, à la ronde. Les vitres des fenêtres de l'école des magistrats, de la Cour suprême, de l'administration pénitentiaire, de l'hôtel des magistrats, le Conseil populaire de la wilaya d'Alger, du haut Conseil islamique, et beaucoup parmi les boutiques du centre commercial de Ben-Aknoun, ont volé en éclats. A l'entrée de la polyclinique des urgences, non loin du lieu de la première explosion, est affichée la liste nominative des blessés où figurent également des enfants. Selon un agent, il s'agirait, pour la plupart, de «blessés légers qui sont repartis rapidement chez eux». A l'intérieur, les médecins, sous le choc, parlent de «nombreux blessés graves et de morts». Des visages avides scrutent les listes des blessés, et interrogent le personnel soignant sur les noms des morts. Plusieurs familles d'étudiants, craignant que leurs proches n'étaient dans les deux bus, sont également venues se renseigner à l'hôpital de Ben-Aknoun. «Ma fille ne répond pas sur son portable», pleurait une dame à la limite de l'effondrement, avant d'être quelque peu rassurée en apprenant que les trois réseaux de téléphonie mobile étaient coupés, par mesure de sécurité, pendant plus de trois heures après les attentats. A noter aussi, que les axes routiers de et vers Ben-Aknoun et Hydra étaient également difficilement praticables jusqu'en milieu de l'après-midi d'hier.


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