Algérie

Deux ans de prison requis contre la gynécologue



Deux ans de prison requis contre la gynécologue
Le parquet général du tribunal de Aïn Ouessara a tranché jeudi. La gynécologue poursuivie dans l'affaire de la parturiente décédée avec son bébé, écope d'une peine de prison de deux ans ferme, accompagnée d'une amende de 100.000 DA. Rappelons qu'au moment des faits, le docteur Ouali était en congé de maladie. Elle a été arrêtée quelques jours après le drame, suscitant une vague d'indignation de la part des professionnels de la santé, qui ont appelé à sa libération immédiate, en vain. Beaucoup de ses confrères avaient qualifié cette arrestation d' «incompréhensible», étant donné le fait que la gynécologue en question n'a, à aucun moment, pris en charge la jeune femme et ne peut avoir une quelconque responsabilité avec son décès. En plus de la condamnation du docteur Ouali, le procureur général a requis un an de prison ferme contre les trois sages-femmes, le directeur de permanence ainsi qu'un contrôleur médical qui, tous, étaient présents ce jour- là. Cette audience s'est également soldée par la condamnation, de deux mois de prison ferme assortie d'une amende de 20.000 DA du staff chargé de la morgue de l'hôpital de Aïn Ouessara. Cette affaire qui remonte à la dernière semaine du mois de juillet dernier, a créé un vrai scandale, secouant ainsi le secteur de la santé. Quelques jours après ce drame survenu le 24 juillet dernier, le wali de Djelfa a décidé de prendre des mesures afin de suspendre et de faire comparaître en conseil de discipline les responsables de la négligence ayant conduit à la mort de cette jeune maman de 23 ans et de son bébé. Sur instruction du wali et de la tutelle, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a décidé de se porter partie civile. Le département du professeur Hazbellaoui a pris des mesures d'urgence, donnant l'ordre de suspendre le personnel médical au niveau des trois hôpitaux (Aïn Ouessara, Hassi Bahbah et Djelfa), qui ont tous refusé de prendre en charge la parturiente, en attendant les résultats des enquêtes médicale et judiciaire. Les premières sanctions sont tombées quelques jours après. Au moins cinq personnes ont été mises en détention provisoire, dont les trois sages-femmes. Dans la même affaire, deux autres individus ont été placés sous contrôle judiciaire sur ordre du juge d'instruction auprès du tribunal de Aïn Ouessara. Le personnel arrêté était accusé de négligence et de non assistance à personne en danger. Les professionnels de la santé avaient alors saisi cette occasion pour protester contre l'arrestation de leurs collègues et dénoncer leurs conditions de travail, levant le voile sur les graves lacunes que présente ce secteur. Ils ont de ce fait pointé du doigt l'ingérence des autorités dans la gestion des hôpitaux. Par ailleurs, lors de l'audience, les plaidoiries été principalement axées sur la non-prise en charge de la parturiente pour cause de négligence et de manque d'humanisme. Les deux avocates de la partie civile ont orienté leur défense sur le parcours de la victime qui a fait 200 km de route en aller et retour, entre trois hôpitaux de la wilaya, au niveau desquels une prise en charge lui a été refusée, en dépit de ses supplications auprès des sages-femmes. argumentant que le refus de prise en charge qui, pourtant, est garanti par la loi, a coûté la vie, à la parturiente après son renvoi par les sages-femmes vers d'autres établissements, sans même prendre la peine de la soumettre aux examens d'usage en de tels cas (prise de tension, vérification de l état de l'utérus et du bébé par exemple). Ce n'est que tard dans la nuit que la plaidoirie du parquet est intervenue. Elle a été principalement axée sur la nature des accusations concentrées sur le refus d'admission de la parturiente par les hôpitaux de Aïn Ouessara, Hassi Bahbah et Djelfa, considérés comme étant la cause du décès de la femme et de son bébé. Le président du tribunal a annoncé la date du 27 de ce mois pour la prononciation du verdict final.


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