Algérie

Deux ans de prison et 10 millions de dinars d'amende pour chacun des accusés Verdict dans l'affaire de blanchiment de capture de thon



Deux ans de prison et 10 millions de dinars d'amende pour chacun des accusés Verdict dans l'affaire de blanchiment de capture de thon
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani

Pour trafic d'influence, corruption, pêche illicite et complicité, la cour de justice d'Annaba a rendu hier son verdict en condamnant huit des accusés dans l'affaire de blanchiment de capture de 210 tonnes de thon rouge, à 2 ans de prison, dont une année ferme, assortis d'une amende de 10 millions de dinars pour chacun. Le neuvième, patron de pêche algérien, a écopé quant à lui d'une année, dont 6 mois ferme. Le directeur des pêches maritime et océanique ainsi que le secrétaire général du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques ont, eux aussi, été condamnés aux mêmes peines, assorties de la même amende.
Pour rappel cette affaire, qui avait défrayé la chronique, avait été mise au jour suite à l'arraisonnement de bateaux turcs et algériens au large des côtes d'Annaba, dans les eaux territoriales algériennes, par une des unités des gardes-côtes algériennes de la station maritime principale. Deux cent dix tonnes de thon rouge vivant avaient été découverts dans des cages flottantes, une saisie qui représente près de 18% du quota de pêche accordé par l'Icat (Commission internationale de conservation des thonidés). Une enquête avait été menée sur cette pêche, qualifiée d'illicite, parce que, selon les premiers éléments recueillis alors, il y avait eu transbordement de cette quantité de thon en haute mer. Une autre thèse soutenait que ce sont les bateaux turcs qui avaient effectivement pêché les 210 tonnes de thon puisque ayant les équipements et les moyens nécessaires pour le faire et que les bateaux algériens n'avaient fait que vendre leur quota. Ces thèses, vérifiées auprès des responsables au niveau du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, avaient amené le juge à convoquer le secrétaire général de ce département, M. Boudamous Fateh, ainsi que le directeur des pêches maritime et océanique, M. Allam Kamel, pour être auditionnés sur les conditions et les circonstances qui avaient conduit à cette opération. Le juge s'était assuré, au cours des auditions qu'il a menées, qu'aucun des armateurs, aussi bien algériens que turcs, n'avait d'autorisation écrite et qu'il n'y avait que des accords de principe, d'où les soupçons de complicité et de corruption. Il avait aussi été établi que les déclarations d'un des armateurs algériens assurant avoir pêché cette quantité en 3 jours étaient infondées, puisque des bateaux japonais mieux équipés, plus performants et dont les équipages sont plus expérimentés n'avaient pu pêcher en 20 jours que 300 tonnes de cette espèce de poisson.
Et donc, à partir de ces éléments, la thèse selon laquelle les bateaux turcs avaient eux-mêmes procédé à la pêche s'est confirmée, ce qui conforta le magistrat dans ses soupçons. La mise en délibéré, qui a duré 21 jours, a donné lieu à ce verdict sévère selon les uns, assez clément selon d'autres.


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