Algérie

Dettes, impôts, conflits avec les banques…: Les jeunes armateurs de pêche écrivent à Bouteflika



Plus d'une soixantaine de jeunes investisseurs, armateurs de pêche, dans le cadre du dispositif de l'ANSEJ, viennent d'adresser une correspondance au président de la République pour l'effacement de leurs dettes, la prolongation de l'échéance de remboursement, la prolongation des années d'exonération des impôts, le règlement de la situation des promoteurs qui sont en litige avec les banques et les fournisseurs, entre autres. Les jeunes investisseurs appellent à davantage de soutien à cette frange qui se bat pour la sauvegarde de la profession pour assurer la relève et préserver ce métier. Selon M. Mendli Mohamed, président de l'association «Forsane El-Amouadj», représentant les jeunes investisseurs, ils sont plus d'une soixantaine d'armateurs répartis à travers les ports d'Oran, d'Arzew, de Bouzedjar, entre autres, qui risquent à tout moment la saisine et partant la faillite.          Le même interlocuteur affirme que ces jeunes investisseurs sont confrontés quotidiennement à de nombreux problèmes qui entravent la réussite de leurs projets longuement attendus et durement réalisés. «Pour de nombreux investisseurs, la construction de leur bateau a duré plus de trois ans, une période durant laquelle il n'ont eu aucune activité», assure le président de l'association, qui souligne que la réalité du terrain est complètement différente de l'étude économique de la convention qu'il ont signée. Les auteurs de la correspondance affirment, d'autre part, que le retard dans les livraisons du matériel aux promoteurs par certains fournisseurs a été à l'origine de nombreux litiges entre les jeunes promoteurs et les banques, ce qui a engendré la saisie de bateaux, notamment à Oran où cinq bateaux ont déjà été saisis. «Certains projets sont morts avant même leur naissance», affirment les représentants des armateurs. Outre les retards dans les livraisons, les mêmes interlocuteurs relèvent dans leur correspondance une série d'autres problèmes qui nécessitent une intervention urgente des autorités compétentes. A ce titre, les rédacteurs de la correspondance citent la cherté du matériel de pêche, de détection et de navigation, ce qui, disent-ils, «nous oblige à emprunter des sommes d'argent en plus du crédit octroyé par la banque pour pouvoir travailler, avec le strict minimum de matériel». Les jeunes investisseurs doivent aussi faire face au problème d'encombrement dans le port de pêche, «ce qui nous cause régulièrement des dégâts en accostant, nous obligeant à des réparations très onéreuses». D'autre part, les mêmes promoteurs signalent que le manque d'effectif marin qualifié et expérimenté paralyse régulièrement leurs bateaux. En plus de tous ces problèmes, les jeunes promoteurs soulèvent celui du carburant, les cotisations à la CNAS, les impôts, l'assurance, le remboursement de la subvention ANSEJ, les pénalités de retard, etc.

 Concernant les dettes et les intérêts des banques, les promoteurs soulignent qu'ils sont contraints de verser 180 millions de centimes par an. «Pour rembourser deux millions, il faut que le promoteur puisse pêcher l'équivalent de huit à dix millions de DA par an», ajoutent les mêmes interlocuteurs. Il faut aussi verser quelque 40 millions pour les cotisations CNAS et quelque 20 millions pour l'entretien des embarcations. Pour parer à une telle situation, les jeunes investisseurs demandent soit l'effacement de leurs dettes soit la prolongation de l'échéance de remboursement à 25 ans au lieu de 5 ans. En outre, les jeunes investisseurs demandent au président de la République, la prolongation des années d'exonération des impôts jusqu'à 15 ans, trouver des solutions au problème du carburant, l'accès à la formation à tous les promoteurs armateurs, sans condition et sans critères, la construction de quais d'accostage dans les ports de pêche, le règlement de la situation des promoteurs qui sont en litige avec les banques et les fournisseurs. Pour rappeler l'importance de ces projets, les jeunes investisseurs concluent en signalant que chaque bateau crée 20 à 30 postes de travail directs. «Nous étions de simples chômeurs, aujourd'hui nous craignons de devenir des chômeurs endettés», conclut le président de l'association.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)