Algérie

Dette de la Grèce : Il manque 7 milliards pour être à 100% d'effacement



Les détenteurs d'obligations grecques qui n'ont pas accepté l'offre d'échange de dette proposée par la Grèce représentent 7 milliards d'euros, a indiqué, avant-hier, le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, appelant les réfractaires à rallier le mouvement. A l'issue de l'appel d'offre lancé par la Grèce et qui a expiré, la participation a atteint 95,7%, il manque en réalité 7 milliards d'euros pour atteindre l'objectif qui doit permettre d'effacer 107 milliards d'euros de la dette souveraine, a déclaré le ministre. L'objectif d'effacement de 107 milliards d'euros est la condition mise par la zone euro et le FMI pour parvenir à un taux de dette jugé soutenable à 120,5% du PIB d'ici 2020 au lieu de plus de 160% actuellement. La Grèce a proposé à l'Eurogroupe qui s'est réuni, avant-hier, de prolonger le délai pour les réfractaires jusqu'au 23 mars, a-t-il indiqué, appelant ces derniers à accepter l'offre d'échange d'obligations faite par le pays. Dans le cas contraire, il les a menacés de s'exposer à des pertes plus élevées que celles déjà très importantes prévues par le plan de restructuration de dette (aux alentours de 74% de pertes pour les créanciers privés détenteurs d'obligations grecques). Nous savons protéger nos intérêts et ceux de la zone euro (....) certains peuvent croire qu'ils pourront réussir à être totalement remboursés, mais c'est une pensée naïve a-t-il ajouté. Sur l'ensemble de l'opération, il s'est toutefois félicité d'une participation massive, qui constitue un vote de confiance dans les perspectives de rétablissement de l'économie grecque et la capacité de l'euro zone à tourner la page de la crise du surendettement.Le FMI va proposer un nouveau prêt de 28 milliards d'euros
La direction du Fonds monétaire international va proposer aux Etats membres que l'institution accorde un nouveau prêt de 28 milliards d'euros à la Grèce, a annoncé la directrice générale du FMI Christine Lagarde, avant-hier. Ce montant, qui reste à discuter lors d'une réunion du conseil d'administration programmée jeudi, est supérieur à celui de 23 milliards d'euros envisagé jusqu'ici. J'ai consulté aujourd'hui le conseil d'administration du FMI et, partant de là, ainsi qu'il a été négocié avec le gouvernement grec, j'ai l'intention de recommander un accord de 28 milliards d'euros (environ 36,7 milliards de dollars), a indiqué Mme Lagarde dans un communiqué. Le FMI compte remplacer un prêt accordé en mai 2010, de 30 milliards d'euros dont 10 milliards environ restent à débourser. Cette somme restante sera reversée dans le nouveau prêt. Le nouveau prêt doit être une Facilité étendue de crédit, un type de prêt destiné aux pays ayant des difficultés prolongées. Mme Lagarde proposera qu'il soit versé sur quatre ans, et remboursable sur une durée maximale de dix ans. Le prêt accordé en 2010 était prévu jusqu'en 2013, et à rembourser d'ici à 2015. L'ampleur et la durée du soutien du Fonds démontrent notre détermination à rester impliqués, a indiqué Mme Lagarde. La Grèce a obtenu, avant-hier, de ses créanciers privés la plus grande restructuration de dette de l'histoire, qui doit effacer au moins 100 milliards d'euros dus par Athènes. Le succès de cette opération était une condition sine qua non pour obtenir un nouveau prêt du FMI.
Une source d'incertitude éliminée, selon l'OCDE
La réussite de l'opération d'allègement de la dette grecque élimine une source d'incertitude et permet à présent à la Grèce de se concentrer sur la croissance de son économie, a estimé, avant-hier, le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria. La réussite du programme d'échange de dette élimine une source d'incertitude et va permettre à la Grèce de se concentrer sur ses efforts pour rétablir la compétitivité, stimuler la croissance et assurer le contrôle de la dette, a-t-il déclaré dans un communiqué. Des progrès dans l'application des réformes contribueront à renforcer la confiance et déclencheront un cercle vertueux favorable à la croissance, a-t-il ajouté, assurant le gouvernement grec du soutien de l'Organisation de coopération et de développement économiques. L'opération la plus grosse de ce type jamais réalisée au monde doit permettre de considérablement alléger la dette du pays qui s'enfonce dans une profonde récession, le PIB ayant affiché en recul de 7,5% au quatrième trimestre 2011, selon des chiffres officiels publiés, avant-hier, également. En 2020, la dette souveraine grecque ne doit plus représenter que 120,5% du PIB, contre plus de 160% actuellement, un taux jugé supportable par les créanciers, même s'il reste très élevé. Au final, la Grèce a obtenu d'effacer près de 95,7% de sa dette détenue par des créanciers privés (206 milliards d'euros sur un total de plus de 350 milliards). Elle a également obtenu un feu vert de ses partenaires de la zone euro pour lui verser une aide de 130 milliards d'euros.
L'UE va évoquer le nouveau plan d'aide à la Grèce la semaine prochaine, selon l'Allemagne
Les ministres de la zone euro vont évoquer la semaine prochaine l'approbation du deuxième plan d'aide à la Grèce d'un montant de 130 milliards d'euros, a déclaré, avant-hier, le ministère allemand des Finances. Le porte-parole du ministère des Finances Martin Kotthaus a précisé qu'une conférence téléphonique des ministres des Finances des 17 pays de l'euro zone, organisée, pourrait permettre de débloquer 30 milliards d'euros de paiement pour les détenteurs privés d'obligations hors plan, si la Grèce est déterminée à remplir les conditions. Mais Martin Kotthaus a ajouté que, pour l'ensemble du plan d'aide pour Athènes "serait discuté par l'euro groupe la semaine prochaine".
Berlin salue la réussite de l'échange de dette grecque par le secteur privé
Le ministère allemand des Finances a salué la réussite de l'échange de dette publique grecque par le secteur privé, parlant d'un grand pas sur le chemin de la stabilisation et de la consolidation de la Grèce. La Grèce a reçu une chance historique, a encore estimé le ministère par la voix d'un porte-parole. L'accord des créanciers privés a ouvert la voie à la plus grande restructuration de la dette jamais réalisée par un pays, a ajouté lors d'un point de presse régulier le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, tandis que le porte-parole du ministère des Finances, Martin Kotthaus, a estimé: le travail commence maintenant, nous travaillons tous à ce que la Grèce revienne sur un chemin solide, et (l'échange de dette) était un pas important dans le processus. C'est une lueur d'espoir, pas la fin de la crise grecque, a tempéré le directeur de la fédération allemande des banques privées (BdB), Michael Kemmer, rappelant que cela ne résolvait pas le problème du manque de compétitivité du pays. Les efforts d'Athènes ne doivent pas se relâcher, a-t-il estimé. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'est exprimer à Berlin sur le sujet, après une téléconférence avec les autres ministres des Finances de la zone euro. La restructuration de dette a été acceptée par près de 84% des créanciers privés d'Athènes, selon un chiffre officiel publié, avant-hier matin, ce qui permet d'éviter au pays une faillite et ouvre la voie au déblocage d'un deuxième programme d'aide décidé le mois dernier par ses partenaires européens. M. Seibert a précisé que ce déblocage ferait l'objet d'une autre réunion de l'Eurogroupe, demain. La téléconférence d'avant-hier, était-elle destinée à apprendre de la part de la troïka (des créanciers de la Grèce, BCE, UE et FMI) si les actions prioritaires ont été accomplies, c'est-à-dire si Athènes a rempli les obligations attachées au premier plan d'aide, a dit M. Kotthaus. Il s'agit de l'autre grande condition pour payer une nouvelle aide à la Grèce. Cela devrait être le cas, a-t-il ajouté. Une source proche du dossier a, elle confié qu'effectivement sur les actions prioritaires aussi, nous avons lu toutes les traductions, et le compte y est. Il manquera encore le FMI, les curseurs pour sa participation n'ont pas encore été fixés, a-t-elle toutefois ajouté.
L'opération sur la dette est un beau succès
La restructuration de la dette grecque détenue par les créanciers privés, acceptée à 83,5% selon Athènes, est un beau succès qui permet d'atteindre tous les objectifs que nous nous étions fixés, sur une base volontaire, a estimé le ministre des Finances François Baroin. C'est une bonne nouvelle, c'est un beau succès, a salué le ministre français sur la radio RTL. C'est quelque chose qui nous permet à la fois de rester sur une base volontaire qui évite le défaut, donc le risque de faillite pour la Grèce, et qui nous permet d'atteindre tous les objectifs que nous nous étions fixés, a déclaré M. Baroin. La Grèce a recueilli 83,5% d'acceptation de l'ensemble de ses créanciers privés, dont 85,8% des seuls détenteurs d'obligations de droit grec, dans le cadre de la restructuration de son énorme dette souveraine, a annoncé le gouvernement grec. Si le pays a ainsi évité un défaut incontrôlé, ce taux est toutefois insuffisant par rapport à l'objectif de 90% que s'était fixé le gouvernement, qui recommande du coup l'activation des clauses d'action collectives attachées aux obligations qui doivent être échangées. Celles-ci contraignent les porteurs rétifs à accepter les termes de l'échange et devrait porter au final le taux d'acceptation à 95,7%, a indiqué le ministère grec des Finances.
Le 4e trimestre 2011, la récession a été pire que prévu
La récession qui frappe la Grèce depuis 2008 s'est fortement accentuée fin 2011, avec une révision en baisse du PIB qui a plongé de 7,5% au quatrième trimestre, a indiqué Elstat, l'autorité des statistiques grecques. La chute de 7,5% se compare à un recul de 7% initialement annoncé le 14 février dans une première estimation officielle. Elle porte à 6,9% le recul du PIB en Grèce sur l'ensemble de l'année 2011, l'autorité des statistiques n'ayant pas encore publié d'indicateur chiffrant l'ampleur de la récession sur l'année. L'ensemble des indicateurs publiés montrent que tous les clignotants de l'économie grecque sont au rouge: au quatrième trimestre, les dépenses brutes de consommation ont enregistré un recul de 7,9% par rapport à la même période de 2010. Les exportations ont reculé de 6,1% par rapport au trois derniers mois de 2010, dont -10,7% pour les exportations de marchandises et -1,3% pour les exportations de service. Les importations ont elles-aussi chuté, de 14,2% par rapport au quatrième trimestre 2010.


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