Dette aux USA : Nouvel affrontement en vue entre Obama et les républicains

La Maison-Blanche et ses adversaires républicains au Congrès ont pris leurs marques cette semaine avant un nouvel affrontement prévisible sur le relèvement du plafond de la dette, un sujet familier aux deux camps depuis 2011.Les Etats-Unis ont atteint au début de l'année la limite légale de leur dette publique, alors fixée à 16 394 milliards de dollars, au-delà de laquelle le pays ne peut théoriquement plus emprunter. Les républicains dominant la Chambre des représentants ont alors voté un mécanisme repoussant cette échéance, qui devrait être atteinte a priori en septembre.
Mais mardi, le président de la Chambre, John Boehner, a insisté pour que ce relèvement soit lié à des coupes dans les dépenses budgétaires fédérales, un leitmotiv des conservateurs depuis qu'ils ont pris le contrôle de cette assemblée début 2011.
"Nous savons tous que le dossier du plafond de la dette va se présenter à l'automne. Maintenant, nous n'allons pas relever le plafond de la dette sans véritables coupes dans les dépenses. C'est aussi simple que cela", a affirmé M. Boehner devant la presse.
Depuis plus de deux ans, les alliés démocrates de M. Obama et le camp républicain ne parviennent pas à s'entendre sur les grands équilibres budgétaires afin de réduire les déficits et la dette. Le président défend une "approche équilibrée" faite de coupes mais aussi de hausse de la fiscalité pour les individus et les entreprises les plus prospères, tandis que les républicains refusent toute augmentation d'impôts.
Cet affrontement a culminé en mars avec, faute d'accord, l'entrée en vigueur d'une cure d'austérité forcée qui s'est traduite par des congés sans solde pour des fonctionnaires, des coupes claires dans les budgets des ministères et l'annulation de programmes publics.
"Il nous faut des coupes importantes dans les dépenses si nous voulons remplacer la cure d'austérité et relever le plafond de la dette", a argumenté M. Boehner.
Ces déclarations, à la veille d'un discours économique du président Obama sur la défense de la classe moyenne, se sont heurtées à une fin de non-recevoir du porte-parole de la présidence, Jay Carney.
"Nous ne négocierons pas sur la responsabilité du Congrès de régler les factures que le Congrès a accumulées. Ne serait-ce que flirter avec cette perspective est hautement irresponsable", a ajouté M. Carney, en rappelant que les Etats-Unis avaient frôlé le défaut de paiement sur leur dette souveraine à l'été 2011, lors d'une précédente tentative des républicains de lier dette et réduction des dépenses. Cette crise avait valu au pays une dégradation de la note de sa dette souveraine par l'agence Standard and Poor's.