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Detroit prêt pour une nouvelle ère



Detroit prêt pour une nouvelle ère
Detroit, autrefois capitale de l'automobile américaine, veut renaître de sa ruine et échapper à son image de ville marquée par les conflits raciaux, les difficultés financières et le dépeuplement, mais la tâche s'annonce rude. La ville, située au bord des Grands Lacs du nord des Etats-Unis, n'est plus que l'ombre de la «Motown» (Motor Town) des années 1960, siège de General Motors (GM), Ford et Chrysler et berceau de la soul-pop américaine.Après avoir dû se déclarer en faillite à l'été 2013, elle vient d'en sortir après un long processus judiciaire et un rééchelonnement de sa dette qui atteignait 18 milliards de dollars. Le prix est lourd : les employés municipaux ont dû faire d'importantes concessions, leurs systèmes d'assurance-retraite ont été amputés même si les pensions elles-mêmes ne l'ont pas été.Des donations privées ont toutefois permis de conserver la collection de chefs-d'?uvre du musée de la ville dont la vente avait été un moment envisagée. Les premiers à se féliciter de la sortie de faillite sont les constructeurs automobiles, eux aussi sur la voie du redressement après la crise financière de 2008. La décision de justice qui a permis à la ville de retrouver un fonctionnement normal «est historique et valide l'engagement de tous ceux qui sont restés attachés à Detroit», a affirmé Mary Barra, la directrice générale de GM.«En travaillant ensemble, nous pouvons transformer la ville et vous pouvez déjà voir des progrès évidents dans la restauration du centre-ville, l'arrivée de nouvelles entreprises, les projets immobiliers en cours et le travail fait pour améliorer l'éducation, les quartiers et les services», affirme-t-elle. «Les gens me demandent toujours ce qui se passe à Detroit», remarque Ania Eaton, propriétaire du centre artistique Library Street Collective, non loin de la tour de verre qui abrite le siège de GM.Elle revient d'une visite à Miami (Floride, sud-est) et y a constaté l'intérêt pour la ville où elle s'est installée depuis cinq ans. Plusieurs galeries d'art ont ouvert dans le centre-ville récemment et profitent du trafic piéton, une chose rare dans les villes américaines généralement organisées pour la circulation automobile. Les gens font la queue pour avoir une table au restaurant Delicatessen situé dans le Eastern Market, une halle construite en 1891. «Nous sommes pleins tous les samedis», affirme Kamaul Prendergrass, l'un des garçons.Ce quartier fait l'objet de toutes les attentions de la municipalité qui veut y attirer de nouveaux magasins et des entreprises. Rock Ventures, qui appartient au milliardaire Dan Gilbert, devenu l'un des principaux propriétaires fonciers au centre de Detroit, a fait appel à l'un des cabinets d'architectes les plus connus de New York, SHoP Architects, pour redessiner le site aujourd'hui vacant des grands magasins Hudson en plein centre de la ville.Une nouvelle ligne de train de près de 5 km dessert maintenant plusieurs quartiers rénovés, abritant nouveaux immeubles résidentiels et d'affaires. Mais la ville doit encore trouver une solution pour ses friches industrielles et résidentielles, la plupart datant de la première moitié du XXe siècle et aujourd'hui désertées par les habitants qui ont quitté la ville en masse. Detroit n'abrite plus aujourd'hui que moins de 800 000 personnes, soit plus de moitié moins qu'à son apogée au milieu des années 1960 et les nouveaux emplois créés par l'industrie automobile sont pour la plupart en banlieue.




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