Algérie

Détournements, dessous de table, abus... La corruption gangrène l'école



Détournements, dessous de table, abus... La corruption gangrène l'école
Constat - La corruption dans le secteur l'éducation reste peu étudiée par les chercheurs, selon le Conseil des lycées d'Algérie (CLA).«Les histoires, rapportées par les médias, de détournement de fonds publics, d'abus de position de la part de directeurs d'écoles ou d'enseignants, de collecte de droits scolaires illégaux, de dessous de tables versés par les parents pour faciliter une inscription dans une école réputée ou embellir un carnet de notes, de fuite d'examens, d'achat de diplômes, de tricherie générale et j'en passe, font malheureusement le régal des lecteurs.
La presse est souvent à l'avant-garde sur une thématique que nous divulguons mais encore peu étudiée par les chercheurs nationaux en sciences sociales», a souligné Bachir Hakem coordinateur du CLA de la wilaya d'Oran. Selon cet enseignant de mathématiques au lycée Lotfi de la même wilaya, ce n'est pas un phénomène nouveau mais à l'heure où le Gouvernement algérien affiche comme priorité de se doter de «ressources humaines de qualité», cela fait désordre. «La corruption dans le secteur de l'éducation présente toutefois des aspects particuliers», a-t-il insisté faisant remarquer que le secteur de l'éducation est un secteur vulnérable dans la mesure où il représente une part importante dans le budget de l'Etat en Algérie. Pour Bachir Hakem, les ressources sont éparpillées en petites tranches sur une multitude de sites (écoles, collèges, lycées, universités) dont les systèmes de comptabilité et de suivi-évaluation sont faibles. «Le secteur de l'éducation nationale semble être le plus touché par ce fléau quand on sait que les notes et les inscriptions d'élèves dans certains lycées réputés pour leurs résultats se marchandent, l'orientation elle-même vit le calvaire de la corruption», a-t-il encore affirmé. «Des lycées qui ont formé beaucoup d'élites algériennes, voire étrangères sont aujourd'hui des établissements souillés», a déploré ce coordinateur. D'une manière générale, la corruption est devenue dans bien des pays d'Afrique, un cancer dont le traitement n'exige rien moins qu'une intervention chirurgicale. Le problème de la corruption en Algérie, comme dans la plupart des pays africains, est lié au contexte politique et économique du moment, mais également aux valeurs culturelles générales qui en font, soit un délit, soit une forme de débrouillardise largement acceptée. Sur le plan international, l'indice 2012 de perception de la corruption dans le secteur public qui classe 176 pays sur une échelle allant de 0 (très corrompu) à 100 (très propre) relègue l'Algérie au 105e rang avec une note de 34. Sur le plan national, l'enquête sociologique faite en 2012 par la Banque Mondiale, le PNUD et le DFID auprès d'un échantillon de citoyens, d'entreprises privées et de fonctionnaires montre que la corruption, malgré les réformes engagées en matière de prévention et de lutte, reste un très sérieux problème.


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