Algérie

Détournement des terres de leur vocation : un fléau qui se perpétue ! Economie : les autres articles



Détournement des terres de leur vocation : un fléau qui se perpétue !                                    Economie : les autres articles
Le manque de rigueur de la législation régissant le foncier a généré de nombreux cas de détournement.
Le phénomène s'est accéléré durant les années 1990, lorsque l'Algérie a sombré dans une crise politique éprouvante. Néanmoins, le détournement des terres agricoles a continué même durant les années 2000, quoique à une cadence moins importante. Ces terres, soit ont été utilisées par les exploitants pour la réalisation des projets d'habitation ou des fonds de commerce, soit ont fait l'objet de vente directe à des promoteurs immobiliers. Les détournements touchent beaucoup plus les terres des exploitations relevant du domaine privé de l'Etat. En 2008, le groupement de la gendarmerie nationale de la région d'Alger a rendu public un rapport où des dizaines d'exploitations agricoles détournées de leur vocation ont été identifiées.
Ces terres se situent dans le prolongement de la plaine de la Mitidja, où les résultats des investigations effectuées entre novembre 2005 et juillet 2007 font ressortir près de 1300 procès-verbaux qui ont été transmis aux procureurs généraux des tribunaux territorialement compétents. Les résultats des enquêtes menées concluent que 1615 hectares sont détournés, ce qui représente plus de 10% de la SAU de la région d'Alger. Pour les régions de Blida, Alger et Boumerdès, soit dans l'entourage immédiat de la capitale, les enquêtes menées par les services de la gendarmerie durant cette période évaluent la superficie globale des détournements à plus de 6300 hectares. Le même rapport précise aussi que ces terres ont changé de mains plusieurs fois à travers des transactions conclues dans l'illégalité.
Dans son ouvrage intitulé L'Algérie de l'indépendance à l'Etat d'urgence, Mokhtar Lakehal souligne : «Dans les faits, la loi de 1987 semble s'être heurtée dans beaucoup de cas à des comportements autoritaires de la part des institutions chargées de l'appliquer. Une petite partie des superficies a été attribuée illégalement (en exploitations agricoles individuelles, bien évidemment) à une frange de la nomenklatura, ceci créant un des premiers grands scandales publics de l'Algérie indépendante. Mais, surtout, une grande partie des collectifs nouveaux s'est vu imposer d'autorité des membres dont personne ne voulait, ceci recréant l'hétérogénéité qu'on voulait justement supprimer. Mais, surtout, les personnes les mieux placées dans l'ancien appareil de l'agriculture d'Etat ont accaparé les meilleures terres et le meilleur matériel. (')
Bien qu'aucun bilan n'ait été fait jusqu'à maintenant, il semble que beaucoup d'entre eux aient déjà vendu ce qu'il était possible de vendre sur les exploitations (cheptel, machines) pour partager l'argent entre leurs membres, et effectuent le minimum de travaux culturaux, se contentant de vendre sur pied ou même de louer des terres à des agriculteurs privés ou des commerçants agriculteurs».


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