Algérie

Détention et disparition de militants en Irak



"Les responsables des détentions illégales devraient faire l'objet de poursuites judiciaires", dans le cadre d'enquêtes indépendantes, selon le Haut Commissariat aux droits de l'homme en Irak.Les autorités irakiennes ont été une nouvelle fois tenues responsables d'un nombre important d'enlèvements et d'arrestations abusives lors des rassemblements de masse quasi quotidiens contre la classe politique dirigeante. Dans un rapport rendu public hier, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme en Irak a annoncé que les services de police détenaient plusieurs personnes dont des ambulanciers, des personnels paramédicaux et des étudiants dans les centres de détention des opérations de renseignement de Bagdad.
Les équipes onusiennes en Irak ont constaté, ajoute le document, la détention illégale de ces personnes, lors d'une visite de l'un des postes des opérations de renseignement de la capitale. La Commission a demandé au Conseil supérieur de la magistrature irakien d'accélérer le traitement de toutes leurs affaires. Depuis le début de la contestation inédite dans le pays, le premier octobre, les autorités irakiennes ont arrêté plusieurs milliers de manifestants à Bagdad et dans les provinces du sud du pays, notamment pour incitation à manifester, a indiqué en outre le rapport.
Hier, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a révélé de son côté qu' "au moins 7 personnes, dont un garçon de 16 ans, seraient portées disparues depuis le 7 octobre sur la place Tahrir à Bagdad ou à proximité de celle-ci, où elles participaient aux manifestations en cours dans la capitale irakienne".
Quatre d'entre elles étaient toujours portées disparues au 2 décembre, ajoute l'ONG qui déplore que le gouvernement irakien n'ait pris aucune mesure concrète pour retrouver ces personnes. "Aucune enquête sérieuse n'a été lancée à ce jour", regrette l'ONG qui appelle les autorités irakiennes à mener une enquête indépendante sur tous les enlèvements.
"Les autorités devraient libérer tous les manifestants non accusés d'infraction pénale ou toute personne détenue uniquement pour avoir exercé son droit de réunion pacifique et de manifestation", soutient la mission de l'ONU en Irak, tout en appelant à des poursuites judiciaires contre les responsables. "Les responsables des détentions illégales devraient faire l'objet de poursuites, y compris des membres des forces de sécurité de l'Etat", lit-on dans le document.
Ce n'est pas la première fois que des organisations de défense des droits de l'homme ont alerté sur les graves dérives constatées en Irak, en proie à un soulèvement populaire inédit. Depuis, l'annonce du gouvernement, un mois après le début de la contestation, de mettre fin à ce mouvement de masse par tous les moyens, des milliers de personnes, dont des journalistes, des activistes, des médecins et des étudiants, ont été arrêtées alors qu'elles manifestaient pacifiquement.
Leur nombre, selon Amnesty International, pourrait atteindre 7000, alors que des médias locaux évoquent près de 2500 personnes disparues. S'ajoute à cela, le recours par les forces de l'ordre à une répression meurtrière systématique. Plus de 430 personnes ont été tuées, la plupart par balles réelles, alors qu'on dénombre plus de 16 000 blessés dont environ 2500 handicapés à vie. Malgré la répression sanglante, les Irakiens continuaient hier d'occuper en masse les rues de la capitale et de plusieurs villes du pays, réclamant le départ de toute la classe dirigeante.

Karim Benamar


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