Algérie

DÉTENTION DES JEUNES SUITE AUX DIFFÉRENTES ÉMEUTES



Zehouane plaide la liberté des émeutiers
«La plupart de ces jeunes emprisonnés ne sont pas mêlés aux différentes manifestations», a tenu à préciser le président de la Laddh. Les différentes émeutes déclenchées à travers plusieurs régions du pays ne sont pas sans conséquences. Plusieurs dizaines de jeunes se trouvent actuellement derrière les barreaux pour avoir réclamé une meilleure situation sociale. «J’insiste sur la mise en liberté de ces jeunes détenus à Chlef, Tiaret, Ténès, El Attaf...et G’dyel. Leur avenir n’est pas dans les geôles», a déclaré hier maître Zehouane, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), lors d’une conférence de presse tenue au siège de la ligue. Dans un sévère réquisitoire, Me Zehouane a dénoncé en bloc cette détention insignifiante et anarchique. «La plupart de ces jeunes emprisonnés ne sont pas mêlés aux différentes manifestations», a tenu à préciser le président de la Laddh.Jugeant cette situation d’une extrême gravité, il interpelle le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à intervenir pour que cessent les souffrances de ces jeunes. «A quelques jours de la célébration de l’anniversaire de l’Indépendance et de la jeunesse, il est plus que malheureux que des jeunes (87 à Chlef, 9 à G’dyel...) se trouvent toujours incarcérés», a clamé Me Zehouane. La nécessité de leur intégration parmi la société civile est de mise. Sans tergiverser, l’orateur a souligné l’urgence de mettre en place un plan énergique à prendre à terme afin de renverser la dynamique de l’exclusion. Intervenant au cours du débat, Nadia Zeghouda, représentante de la commission de lutte contre la ségrégation envers les femmes, a enfoncé le clou en faisant une rétrospective sur les conditions de détention de ces jeunes émeutiers. «A Tiaret, ces jeunes ont été victimes de plusieurs abus dont des violences sexuelles avant qu’ils ne se retrouvent en prison», a-t-elle expliqué. Parlant de la détérioration de la situation sociale, le phénomène des harraga...et l’absence d’une volonté politique pour endiguer ces phénomènes, Me Zehouane évoque le blocage social et institutionnel. «L’Algérie cultive le paradoxe d’avoir des moyens financiers importants et de produire et élargir le désespoir de la jeunesse», ne cesse-t-il de marteler. Et d’insister sur l’analyse profonde du problème auquel il faut trouver des solutions. Plus loin encore, il parle d’un autre blocage. «La 2e génération de l’Indépendance se trouve en situation de blocage historique. Au lieu de songer à une vie d’espoir, celle-ci s’embourbe dans le suicide, la harga, les émeutes ainsi que dans le désespoir», se désole le conférencier. Et de renchérir: «On doit assumer cette situation.» S’agissant des harraga, «il est urgent de rapatrier les dépouilles de tous ceux qui ont péri en mer dans leur tentative désespérée», s’explique Me Zehouane. Interrogé sur les raisons du déclenchement des émeutes dans des régions précises, notamment à l’ouest du pays, Me Zehouane estime qu’il ne s’agit pas d’une vulnérabilité politique des autres régions mais la question est relative à certains éléments conjoncturels ayant servi de déclencheurs. «La tension est nationale», a-t-il précisé en guise d’argument. Quant à la main étrangère évoquée dans ce genre de situation, le conférencier croit dur comme fer qu’il s’agit d’un argument de facilité ne convenant à personne. «C’est un mépris pour la population algérienne», a tonné le président de la Laddh.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)