Déstructuration

La violence se banalise. Il n'y a pas un jour sans que les services de sécurité signalent des affrontements entre bandes rivales, un phénomène que l'on croyait étranger à notre société. Et pourtant ! Conséquence des années de terrorisme qui ont endeuillé le peuple algérien et qui ont laissé des séquelles profondes au sein des comportements, mais aussi des politiques de l'habitat qui ont beaucoup plus créé des cités-dortoirs que des lieux d'épanouissement social, la violence urbaine est aujourd'hui une réalité amère qu'il faudrait analyser sous ses différentes facettes.À travers une déstructuration de l'enseignement et de l'école en tant qu'institution sociale, l'Etat a créé la faille. Après avoir enfanté des sanguinaires dans les années 1990, résultat de programmes moyenâgeux, l'école est en partie responsable du chaos d'aujourd'hui. En abandonnant les valeurs qui fondent une société équilibrée, l'Algérie s'est laissé entraîner dans une spirale infernale dont on ne voit pas le bout.L'Etat est ainsi pleinement responsable de cette situation. Mais pas seulement. La famille aussi.L'atomisation de la famille traditionnelle, les nouvelles exigences de la vie, les effets de la mondialisation et la saturation des grandes villes ont balayé les valeurs d'antan basées sur le respect du voisinage et de l'environnement. Au point où des bagarres éclatent entre voisins juste pour une place de stationnement ou suite à une chamaillerie de gamins. La complexité du comportement de l'Algérien est à la fois le produit de la violence islamiste, de l'intolérance sociale et de l'absence flagrante de politique endirection de la jeunesse. Où sont les maisons de jeunes fermées par le parti dissous, mais que l'Etat n'a pas réhabilitées ' Ou sont les aires de jeux, les cinémas, les théâtres et les bibliothèques ' Y a-t-il une vie en Algérie en dehors du travail ' Lorsque les villes ferment à 18h, que pourrait-on attendre d'une jeunesse qui veut tout simplement ressembler aux autres jeunes du monde 'NomAdresse email