Algérie - Revue de Presse

Destruction d’une plateforme devant accueillir le siège de la gendarmerie



Belaid Abrika interpellé par la police Le chef de file du mouvement citoyen des Aârchs, porte-parole de la l’inter-wilaya, Belaïd Abrika, ainsi que deux autres membres du mouvement, en l’occurrence Jugurtha Hamened (Mekla) et Ahmed Ammour (Tizi-Rached) président de la commission solidarité, ont été interpellés, hier, par les services de sécurité. Munisd’un mandat d’amener, la police a procédé à l’arrestation de Belaïd Abrika, aux environs de onze heures alors qu’il se trouvait dans le local abritant les bureaux de la Coordination des Aârchs à Tizi-Ouzou. Les deux autres, Jugurtha Hamened et Ahmed Ammour ont été interpellés respectivement à Mekla et au siège de wilaya où ce dernier devait déposer ses dossiers de reconnaissance. Les trois personnes ont été interpellées suite à une plainte déposée, il y a quelques jours, par l’APC et la daïra de Tizi-Ouzou pour démolition d’une plateforme aménagée et devant accueillir une roulotte d’un poste de la gendarmerie nationale au village d’Issikh Oumedour, à deux kilomètres de la commune de Tizi-Ouzou. Belaïd Abrika a été présenté devant le procureur de la République près le tribunal de Tizi-Ouzou, après avoir été longuement entendu au commissariat central pour destruction de biens publics. Les Aârchs s’accrochent à leur exigence de ne pas permettre le redéploiement de la gendarmerie au niveau de la wilaya. Dès que la nouvelle s’était répandue à travers la ville de Tizi-Ouzou, les délégués de la CADC se sont réunis et ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils accusent «le pouvoir» de revenir «encore à ses pratiques répressives en procédant à l’arrestation de trois délégués du mouvement citoyens». Poursuivant sa diatribe, la CADC affirme dans le même document que «ces arrestations arbitraires marquent une escalade dans la provocation à l’égard des citoyens de la région, laquelle provocation vise à imposer le retour du corps de la gendarmerie contre la volonté manifeste de la population et en violation des engagements contenus dans l’accord global, signé le 15 janvier 2005, qui engage l’Etat dans la mise en œuvre de la plateforme d’El Kseur». Les Aârchs affirment encore que cette «logique répressive», selon leurs termes, «choisie par le pouvoir», ne peut «qu’engendrer des conséquences dangereuses et des dérives incontrôlables». Outre cet insert menaçant, le mouvement déclare dans son communiqué qu’«au moment où l’on s’attendait à ce que les gendarmes assassins soient jugés, ce sont les délégués que l’on arrête!», ce qui, selon la déclaration des Aârchs, «consacre l’impunité et constitue une réédition des causes ayant été à l’origine de la tragédie du printemps noir». La CADC revendique et assume pleinement son refus de tout redéploiement du corps de la gendarmerie et se dit «mobilisée pour faire aboutir les revendications légitimes portées par la plateforme d’El-Kseur et demande l’annulation de toute poursuite judiciaire à l’encontre des délégués «arbitrairement arrêtés». Mais au-delà de cette arrestation, il y a lieu de se poser la question suivante: qu’est-ce qui a poussé les autorités à réagir maintenant à cette provocation de Abrika et consorts, surtout si l’on sait qu’elle n’est pas la première du genre? M. Chabane et A. Smaili


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