Algérie

Déstockage massif «suspect» de la pomme de terre



Déstockage massif «suspect» de la pomme de terre
La pomme de terre se trouverait en grande quantité sur le marché.Des quantités importantes ont été «déstockées» ces dernières semaines dans le cadre du dispositif Système de régulation des produits agricoles de large consommation, (Syrpalac), mis en place en 2008 par le ministère de l'Agriculture. Les clients auraient remarqué une quantité plus importante que d'habitude de ce produit dans des quartiers d'Alger où des marchands ambulants (camionnettes) le proposent à 50 DA. Le féculent était vendu à plus de 80 DA dans presque tous les marchés ces dernières semaines, malgré la décision de «déstocker» ce produit de large consommation début septembre pour stabiliser les prix.Cette hausse est expliquée essentiellement par le «dysfonctionnement» dans la gestion du stockage. «La pénurie a été provoquée par les propriétaires des chambres froides, qui ont fait maintenir à des niveaux élevés les prix. Le déstockage du produit devait logiquement se faire plus tôt, lorsque le produit était vendu à plus de 100 DA. Pourquoi les gens qui détiennent les chambres froides ont-ils attendu l'arrivée, dans quelques jours, du nouveau produit pour déstocker ' La raison est toute simple : ils comptent remplir leurs chambres froides avec le nouveau produit et ainsi réduire toujours l'offre. La pomme de terre déstockée sera cédée entre 45 et 50 DA/kg», précise El Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA.Le ministère de l'Agriculture n'arrive pas à maîtriser le réseau des chambres froides. «Personne, pas même au ministère, ne connaît le nombre de chambres froides existantes, leurs propriétaires ni même leur fonctionnement, relève M. Boulenouar. Certaines fonctionnent au noir et écoulent le produit en dehors du marché légal. Des gens sont propriétaires de chambres froides dont ils ne connaissent même pas le fonctionnement, ce qui explique le taux élevé de détérioration de grosses quantités de pomme de terre au bout de 3 mois, alors que chez nos voisins le délai est de plus 6 mois.»Les besoins algériens en pomme de terre sont en moyenne de 40 millions de tonnes et il arrive que 10 millions de tonnes soient «perdues». «La production de pomme de terre a atteint 44 millions de tonnes lors de la campagne 2013-2014. Pourtant il n'arrive sur le marché au final que 30 millions de tonnes vu qu'une partie de la production est perdue dans les chambres froides, alors qu'une partie est gardée pour la semence et une autre transformée en chips», relève le porte-parole de l'UGCAA.L'absence d'un marché de détail est l'autre raison de la défaillance de la politique menée par le département de l'Agriculture. «L'absence d'un circuit bien défini de commerçants de détail provoque la hausse des prix. Entre le marché de gros et les détaillants, la différence de prix est parfois de 50 DA, alors que la marge ne devrait pas dépasser 20 DA. Les mandataires et les détaillants prennent une forte marge», relève M. Boulenouar. L'UGCAA réclame la mise en place d'un plan de culture. «Les agriculteurs doivent être impliqués pour savoir quoi produire. Le prix d'un produit comme l'oignon s'explique par l'engouement des agriculteurs qui choisissent un produit sans savoir précisément si les quantités seront importantes ou faibles sur le marché», relève-t-il.




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