Algérie

Destinée à la formation des enseignants, Benbouzid veut sa télévision



Bientôt du nouveau dans le paysage audiovisuel algérien. Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a annoncé hier sur les ondes de la chaîne III la création prochaine d’une télévision du savoir. «La mise en place de cette télévision se fait en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur. Nous sommes en train d’apporter les dernières retouches à ce projet», a déclaré le ministre de l’Education nationale. Aucune date n’a été donnée pour le lancement de cette nouvelle télévision. Selon le ministre, cette télévision permettra de dispenser des cours aux enseignants qui pourront aussi, grâce à ce canal, «poser leurs questions» et «nous permettre d’être à leur écoute».

 Le ministre veut utiliser cette télé pour assurer la formation de 210.000 enseignants, «point essentiel» de la politique nationale de réforme du secteur. «Toute personne désirant exercer dans le secteur de l’Education doit être au minimum titulaire d’un bac+3 pour l’enseignement primaire et bac+4 et bac+5 pour, respectivement, l’enseignement moyen et secondaire», a encore déclaré le ministre de l’Education nationale. Pour les enseignants déjà en exercice, M. Benbouzid a mis l’accent sur l’importance de leur donner une formation académique, chacun dans sa spécialité, par le biais, a-t-il expliqué, «des Universités de formation continue ou des Ecoles normales supérieures». A une question sur le cas des enseignants contractuels, le ministre a rappelé que depuis l’année 2000, «3.000 dossiers ont été régularisés».

 Lors de cette émission, le ministre de l’Education nationale a une nouvelle fois brandi la menace de fermeture pour les écoles privées «hors la loi». M. Benbouzid a reconnu l’existence d’une cinquantaine d’écoles privées non agréées qui continuent à travailler, notamment dans les wilayas d’Alger et de Tizi-Ouzou. Ces établissements, a-t-il affirmé, «seront fermés dans le cadre du respect de la loi». Le ministre a fait savoir qu’actuellement 70 écoles ont été agréées alors que 17 dossiers d’agrément ont été rejetés. Les écoles privées sont actuellement régies par «une réglementation stricte et doivent se conformer aux programmes élaborés par le ministère et enseigner toutes les matières en langue arabe».

 Le ministre de l’Education nationale a par ailleurs évoqué la question des cantines scolaires, faisant remarquer que le budget alloué à ces structures «est actuellement de l’ordre de 6,4 milliards de DA alors qu’il était de 500 millions de DA en 1999». Cet intérêt accordé aux cantines scolaires «est un moyen de lutte contre la déperdition scolaire», a-t-il souligné, assurant que les cantines «seront implantées là où il y a notamment un problème de transport pour les élèves».

 Sur les manuels scolaires, M. Benbouzid a assuré que toutes les classes scolaires concernées par la réforme «ont été dotées de manuels scolaires». «42 millions de manuels ont été produits pour la rentrée scolaire 2005/2006», a précisé le ministre qui a reconnu l’existence d’erreurs dans certains manuels, assurant qu’elles sont automatiquement corrigées une fois décelées. Dans certains cas, «des manuels ont été carrément remplacés», citant, dans ce contexte, les livres de langue arabe et de sciences du cycle primaire.

 Concernant le budget alloué au secteur de l’Education, le ministre a fait savoir que les fonds alloués sont passés de 127 milliards de DA en 1999 à 264 milliards de DA en 2005. «Rares sont les pays qui peuvent se targuer d’avoir un aussi conséquent budget pour le secteur de l’Education», s’est-il félicité.

 A propos de l’appel à la grève lancé par certains syndicats, M. Benbouzid a réaffirmé qu’il ne recevra aucune organisation non agréée et que son ministère «appliquera la loi dans toute sa rigueur» à l’encontre des grévistes. Plusieurs syndicats du secteur de l’éducation ont annoncé hier une grève générale le 15 et le 16 janvier prochain.

 




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