Algérie

"Désormais, les choses vont changer!"




Certains titres engrangent 23 millions de dinars de bénéfice net par mois et s'endettent au niveau des imprimeriesAvec une démarche courageuse et des mesures concrètes, le ministre de la Communication a promis de mettre de l'ordre dans la «jungle» médiatique.Donnant le coup d'envoi au Colloque international sur la place de tamazight dans les médias à Azazga (Tizi Ouzou), le ministre de la Communication n'a pas mâché ses mots au sujet de la presse. En connaisseur du domaine de la communication, Hamid Grine, en marge du colloque, a longuement écouté les questions et les doléances des correspondants locaux. Mais au plan national, il a promis de mettre de l'ordre dans «la jungle» médiatique qu'est devenue la presse nationale. «Où va tout l'argent que met l'Etat pour soutenir des dizaines de journaux'» s'est-il interrogé.Le ministre s'est dit d'ailleurs étonné comment ces journaux ont de si lourdes dettes et qui, subitement, après rappel à l'ordre de l'imprimerie, arrivent avec ces sommes réclamées. Ces mêmes titres qui engrangent 23 millions de dinars de bénéfice net par mois et qui, bizarrement, s'endettent au niveau des imprimeries, posent un véritable problème à l'Etat qui a soutenu tous les titres en difficulté. Le ministre n'a d'ailleurs pas hésité à se demander où passe cet argent. Sur un ton franc, le ministre préconise alors de revoir de fond en comble la situation de la presse. A cet effet, il rappellera les orientations du président de la République qui a mis l'accent sur la nécessité de renforcer deux caractéristiques: professionnalisme et commercialité qui sont, d'ailleurs, les deux conditions pour recueillir l'aide de l'Etat dans l'avenir.Dans le même sillage, M.Grine a annoncé que la commission provisoire de delivrance de la carte professionelle sera mise sur pied dans quelques jours et elle aura pour mission de determiner qui est journaliste et qui ne l'est pas avant de delivrer la carte provisoire de journaliste. Revenant sur l'affaire du journal El Fedjr, le ministre a estimé qu'il ne s'agissait guère d'une décision politique, mais exclusivement commerciale. Preuve en est, ce journal continue à être imprimé sur les imprimeries étatiques de l'Est et de l'Ouest.Au sujet du colloque d'hier, sur tamazight, le ministre de la Communication a rappelé la grande volonté de son département ainsi que celle de l'Etat d'aller de l'avant dans la promotion de cette langue dans les médias. Mais l'examen du dossier de tamazight doit se faire en toute lucidité avec des outils scientifiques et pedagogiques, à la mesure des attentes. Et d'ajouter que cette volonté d'aller de l'avant s'est exprimée depuis quelques années. Alors qu'elle était confinée dans des espaces réduits, ce sont 24 stations de radios locales qui émettent actuellement dans les huit variantes de tamazight.Hamid Grine a tenu d'ailleurs à annoncer que bientôt une autre station locale émettra en chleuh dans la wilaya d'El Bayadh. Au sujet de la télévision, l'orateur, en bon communicateur, a pris tout le temps nécessaire pour répondre à de très nombreuses questions de la presse locale. Il rappellera la qualité de la chaîne en tamazight qui est appelée d'ailleurs à s'améliorer.Toujours au sujet des projets pour la promotion de tamazight, le SG du HCA a annoncé, de son côté, une série de colloques internationaux qui se dérouleront tout le long du deuxième semestre de l'année en cours. Ainsi, la ville de Khroub abritera un colloque international ayant pour thème, Massinissa, premier créateur d'un Etat numide. Un autre séminaire à Djanet se penchera sur l'écriture tifinagh et à Batna, un autre colloque qui fera des regards croisés sur la traduction. Au sujet de la presse, le ministre de la Communication s'est montré d'une grande disponibilité pour répondre aux questions des journalistes. Très nombreuses étaient les questions, mais très précis le message du ministre qui estimait qu'en matière de presse en tamazight, le secteur public joue son rôle, contrairement à la presse privée qui manifeste moins de volonté. D'ailleurs, il dira à ce sujet qu'il serait heureux de voir un titre privé en tamazight.Enfin, il est à noter que l'organisation du colloque était impeccable tout comme d'ailleurs le Centre culturel de la ville d'Azazga qui l'abrite. Des spécialistes des médias sont attendus à la tribune de la grande salle pour se pencher sur la place de tamazight. Langue, média et politique, un triptyque inextricable sera la question d'actualité qui sera abordée par Mouloud Lounaouci alors que Abderazak Dourari, directeur du Centre national de l'aménagement pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (Cnaplet) traitera, lui, de tamazight dans le marché linguistique algérien. D'autres problématiques seront posées par des chercheurs qui se relayeront dans de nombreuses conférences. Il ira de l'analyse des dispositifs législatifs et réglementaires au patrimoine culturel et linguistique amazigh dans le nouveau paysage audiovisuel algérien, les enjeux et défis des médias berbérophones au Maroc à l'heure de la régionalisation avancée: le cas de la chaîne tamazight, le paysage audiovisuel sud-méditerranéen. Ce colloque est également une occasion pour l'élaboration de nouveaux instruments scientifiques et pédagogiques à même de promouvoir la langue amazighe dans tous les domaines.Le problème de la reconversion des professionnels des médias arabophones et francophones à tamazight est aussi une question d'une importance capitale que les chercheurs auront à aborder.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)