Algérie

Désintérêt de la population



Désintérêt de la population
L'unique aboutissement serait le renversement des rapports sociaux, or, nous discernons avec soumission, que tout est fécondé par les tenanciers du système agonisant pour faire en sorte que les élections prochaines du 29 novembre, n'aboutissent pas à cette orientation.
Au niveau de la wilaya de Mascara, après quinze jours de campagne électorale, où le tout a été enrobée en catimini, cotée comme étant de trop timide par des citoyens de divers horizons rencontrés à travers les communes que compte la wilaya de Mascara. Dans ce contexte comique, digne du film Carnaval Fi Dechra, la population, ou plutôt la deuxième classe ou du moins ce qui en reste, a les yeux fixés ailleurs vu le poids des contraintes, de la cherté de la vie, de la petite corruption des trottoirs et de l'injustice qui ont atteint des proportions jamais égalées depuis l'Indépendance. Ainsi, les élections, en principe expression libre du peuple, peuvent devenir, et deviennent, un extraordinaire instrument de contrôle et de conservation d'un système qui instrumentalise l'individu et est incapable de lui assurer bien-être et dignité dans notre pays. Le système est de fait verrouillé par de fausses probabilités, qui engendrent la suspicion et l'abstention, qui perdure depuis plusieurs années, et ce, a chaque échéance électorale. Au cours des divers déplacements express des responsables des partis politiques dans la wilaya de Mascara, la campagne électorale ressemble à une véritable corvée pour la plupart des orateurs qui, soulignons-le, ont jugé utile par les temps qui courent, de convoiter les communes plutôt que de s'aventurer dans le chef-lieu par peur des salles vides. Leur public n'est pas celui qu'ils pourraient espérer, un auditoire composé plus d'enfants, de vieilles femmes et de vieux en quête de tuer le temps dans les salles obscures. Ahmed Ouyahia du Rassemblement national démocratique (RND), Moussa Touati du Front national algérien (FNA), Selam Abderahmane du Parti de la voie authentique (PVA) se sont amusés à réunir les militants et autres curieux dans la daïra de Tighennif, et ce, au sein du complexe culturel. Boudjenemaâ du FNJS, de son côté, a favorisé une sortie dans la daïra de Mohammadia, a l'exemple de Kamal Abdeslam du Parti du renouveau algérien qui s'est permis une cure de jouvence dans la ville des eaux de Sidi Bouhanifia où un speech à la maison de jeunes a été organisé à cet effet. Aboudjera Soltani, l'ex-ministre de l'Etat-providence et nouveau chef de file des islamistes, a préféré, quant à lui, esquiver dans la daïra de Ghriss pour une halte comme un semblant de remémoration devant l'arbre de l'allégeance de l'émir Abdelkader. Bahbouhe de l'UFDS, lui, a tenu à faire son meeting au sein de la maison de la culture Abi Ras Enaciri, et ce, devant un parterre non négligeable. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune a préféré s'abstenir de fouler le sol de la wilaya, pour des raisons non encore déterminées, où une rencontre devait se tenir dans la maison de la culture du chef- lieu de wilaya et qui à la dernière minute, elle sera annulée dans une salle complètement vidée de sa substance humaine. Le syndrome des salles vides, selon des spécialistes en la matière, a été analysé à l'unanimité comme étant une perte de leadership des anciens ténors qui se sont partagés le beurre et l'argent du beurre, sans état d'âme, a l'exemple du Fln, Rnd, Pt, Fna et même le parti MSP, dont la cote a terriblement chuté. Pour le Front de libération national, la liste qui, paraît-il, a été maquillée sur mesure par des choix, dont l'homophobie des noms suscitent déjà le dégoût, a clôturée ce carnaval à la dechra. Abdelaziz Belkhadem, qui sera ce 28 au chef lieu, se contentera d'une visite de proximité vu les aléas climatiques au sein de la maison de l'ex-parti unique. On se rend compte également que les partis politiques budgétivores les plus contestataires, les plus critiques à l'égard et au regard de l'Etat providence, et les exemples ne manquent pas dans cette campagne électorale somme toute banale où toutes les bonnes hardiesses, moyennant petits pourboires, misérables bakchichs sont les bienvenues : chômeurs de quartier, oisifs en tous genres, traiteurs connus sur la place publique, etc. Certains aspirants à la l'Apc-apw n'hésitent pas à s'offrir les prestations les plus imprévus à l'exemple des clandestins recrutés afin d'apposer les photos en noir et blanc des candidats sur les véhicules en question, des femmes sans conviction aucune recrutées dans le cadre de contrat a durée déterminée font chauffer des salles à moitié vides par des youyous. Des enfants dés'uvrés se sont aussi livrés dans cette spirale des plus indéniables, qui riment avec débilité où les bambins sont exploités comme des négriers pour distribuer ou créer le tohu-bohu pour un semblant de remplissage des salles vides. La plupart des citoyens rencontrés à la maison de la presse ou sur la place publique ont été unanimes pour dire en ces termes : «Il est vrai que l'abstention progresse, même si l'on va voter, rien ne change dans le fond, après les élections, on est toujours dans la même galère et ça perdure depuis 50 ans !» Aujourd'hui, le spectre de l'abstention hante les partis politiques au niveau de la wilaya, où le peuple premier et dernier concerné a perdu le sens inné de la citoyenneté, une vision qui en dit long sur la désaffection générale pour la chose politique, pour cette campagne électorale financée par l'Etat providence au détriment des plus pauvres que les pauvres, que compte la population algérienne. Pour les curieux et les jeunes oisifs rencontrés dans les salles de spectacles qui ne savent plus qui écouter, que des femmes des régions rurales charriées par bus entier, particulièrement des personnes âgées qui forment malheureusement le gros lot des analphabètes. Au sujet de cette remarque, qui revient au galop à chaque élection dans notre pays, ou plutôt à chaque ouverture de la chasse aux pigeons, qu'il est dramatique de préciser que ce gros lot dont on s'est complimenté dans notre article, sur le tas des pastoraux et autres ruraux, sont les plus instrumentalisés, soumis aux conditions de la reality-show de la valeur marchande, le tout enveloppé dans des promesses dans les aides au logement, postes fictifs et autres appuis dans le financement dans l'agriculture,etc. Un politologue de renom de la région et établi à l'étranger, rencontré dans le chef-lieu au cours d'une kermesse, dira en ces termes : «Le jour où vous aurez des candidats convaincants, vous aurez certainement un électorat qui prendra plaisir à toucher à la chose politique. En attendant, la politique alimentaire et les beaux discours qui s'éternisent ont un avenir radieux dans un pays de contradictions et d'inégalité.» In fine, au-delà de ces aberrations abjectes qui ont franchi nos frontières sur la composante inquiétante des formations politico- politiciennes, des rentiers par excellence, démontrent qu'un tel jugement correspond en grande partie à la réalité sur le désintéressement des populations averties sur la question de l'abstention. Pour conclure, M Mirabeau, après lui avoir posé la question :»Pourquoi vous faites de beaux discours à la Chambre ' C'est parce que j'ai appris que comme le lapin, l'homme s'attrape aussi par les oreilles.» Une belle leçon de moralité à qui veut l'entendre.


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