Algérie

Désillusion



Faut-il se laisser gagner par le découragement ; voire le désenchantement ? Faut-il baisser les bras ? Que de luttes, que de sacrifices consentis par les femmes en général, les féministes et tous les démocrates, pour l?égalité des droits, en particulier ! Qu?en a-t-il résulté du combat des femmes algériennes pour l?abrogation du code de la famille ? Contre le terrorisme durant la décennie noire ? Pour la démocratie ? Les pouvoirs publics considèrent-ils que les amendements apportés en 2005 ont apporté un règlement définitif au dossier du code de la famille ? S?il ne faut sûrement pas céder au défaitisme, ce qui serait la dernière chose à faire, force est de constater que la moisson est maigre, alors que les acquis durement arrachés sont progressivement rognés. De quels moyens légaux et institutionnels disposent les femmes pour se défendre contre les harcèlements dont elles font l?objet au foyer et à l?extérieur, dans les universités et sur les lieux de travail ? Le nombre des femmes violentées, battues quelquefois à mort s?accroît de manière inquiétante. Sont-elles condamnées à porter dans le silence la douleur des atteintes à leur intégrité physique et morale de peur de subir l?opprobre de l?entourage familial et de la société ? L?Etat se doit de les protéger. C?est sa responsabilité. Quarante-cinq ans après l?indépendance, les femmes continuent à faire l?objet de discriminations dans l?accès aux mandats électoraux, aux fonctions électives et aux postes de décision. Les femmes parlementaires représentaient en 2007 à peine 6% de la composante du Conseil de la nation et 3% à l?Assemblée populaire nationale. Ce qui classait l?Algérie à la 120e place dans le monde en matière de représentation féminine dans les institutions politiques et publiques. L?accès au monde du travail n?est pas plus significatif. Seulement 8% de femmes sont actives. L?égalité des sexes, défendue par les textes législatifs nationaux et les conventions internationales paraphées par notre pays tardent à se traduire dans les faits. L?évolution de la législation du droit de la famille, les violences de toutes natures à l?égard des femmes, la participation des femmes dans l?économie et dans la vie politique sont plus que jamais des questions prioritaires. C?est un acte de justice. C?est une condition sine qua non de l?accès de l?Algérie à la modernité.


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