Algérie

Déshérence


Plusieurs projets aussi monumentaux les uns que les autres sont en souffrance au niveau de la capitale, notamment le long de la façade qui donne sur la grande bleue. L'on nous avait seriné que la wilaya d'Alger, dont 18 communes ont les pieds dans l'eau, ne tournera plus le dos à la mer après qu'elle eut été élevée au statut de gouvernorat au début des années quatre-vingt-dix du siècle dernier. L'on nous ressassait à tue-tête, à l'occasion des festivités du millénaire de la ville d'Ibn Mezghenna, que la médina d'El Djazaïr allait connaître un sursaut d'orgueil pour se montrer moins inhospitalière et digne du rang d'une mégalopole où le touriste peut se pavaner dans ses artères et se promener en étanchant sa curiosité. Mais lorsque je vois le triste sort réservé à certains projets dans le cadre du GPU (grand projet urbain), je déchante. Je me triture les méninges en me posant des tas d'interrogations sur les raisons de l'inachèvement de tel ou tel projet. A l'image du chantier de restauration et d'aménagement des voûtes qui, à peine entamé en grande pompe, rappelons-nous, il y a une dizaine d'années, s'est vu interrompre pour des considérations autres que techniques.On plante le long de l'avenue ALN une espèce de palmiers rustiques Washingtonia ramenés à coup de millions de dinars. On revêt de carreaux lépreux la place des Martyrs pour qu'elle serve de terrain de football aux jeunots qui causent des désagréments aux piétons. On réalise une sorte de verrière que le temps charge de poussière. On fait ériger une passerelle pour relier la basse Casbah à la pêcherie pour ne servir, en fin de compte, qu'au passage du vent. On ravale une partie des voûtes surplombées par l'ex-rampe Magenta avant de lever le pied. On inaugure une belle galerie sous l'ex-Place du gouvernement pour accueillir dans une atmosphère feutrée le vernissage d'une exposition d''uvres du plasticien Azwaw Mameri, et puis plus rien. On esquisse quelque baie vitrée destinée à l'art culinaire, mais la vacuité est maîtresse des lieux. Hormis le restaurant Le Dauphin dont l'architecture extérieure de la bâtisse emprunte à l'art romain, le passager est invité à humer une bonne dose de fragrance nauséabonde de poisson avarié que les poissonniers congèlent et dégèlent sans coup férir. Et passe du musée maritime dont le projet est semble-t-il en gestation depuis cinq ans. Finalement, moi, le niais, je me rends à cette évidence criante. Je me résous, certes, à cette finalité que le GPU ne fut qu'un feu de paille, mais doit-on mettre fin à un si ambitieux projet avec la dissolution d'un gouvernorat ' Ne pense-t-on pas à une succession dans les travaux sous une autre forme pour réactiver le chantier ' Wait and see.
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