Désarroi d'une famille à Maghnia

Mardi dernier, à un jet de pierre de la frontière algéro-marocaine, là où Houari Boumédiène axait ses efforts pour le bien-être de tous afin de prouver que l'Algérie est en avance, un homme, son épouse et leurs deux enfants peinent les c'urs des usagers de la route, les Maghnaouis et les humains de passage y compris les trabendistes et marchands de kif sans scrupules. Un réfrigérateur de couleur verte comme l'emblème de l'Islam, un semblant d'armoire, des bidons, des bassines et quelques ustensiles datant de l'ère de l'Algérie-vache à lait des souks el fellah, montrent toute « l'abondance » dans laquelle vit cette petite famille en pays musulman parmi les responsables musulmans s'il n'en tenait que du point de vue religieux. Au bord d'une grande route, tout près du rond-point d'El Bettim, sur la nationale 7, cette route très fréquentée qui vous dirige sur l'autoroute est-ouest où vous y accueille pour aller sur Ghazaouet, Marsa Benmhidi, Tlemcen et Maghnia ou le Maroc, trône un semblant de tente de couleur bleue sur laquelle flottent les couleurs nationales et une pancarte sur laquelle une simple phrase résume les malheurs de la victime sans domicile : Je demande à tous les responsables au niveau de Maghnia mon droit au logement. Victime du sort, des autorités de Maghnia ou de l'Algérie moderne, l'essentiel, le père est là en famille sur le bord de la route avec épouse, enfants et bagages. Une demande simple: un petit chez soi qui n'appauvrira pas ce riche pays qui a fait du logement décent un droit constitutionnel s'il n'en tenait qu'aux droits des humains et des Algériens. Renvoyée des bois de Tiriben, du milieu des oliviers, cette famille oubliée ne trouve-t-elle pas le regard bienveillant et l'oreille attentive de quelqu'un dans ce pays riche ' Un pays qui a fait des semblables de cette famille paysanne des heureux à Chebikia et Akid Lotfi, ces villages agricoles qui raillent les voisins et faisaient notre fierté il n'y a pas si longtemps.