Algérie

Désaffection et appels du pied


Désaffection et appels du pied
Mohamed RahmaniOn ne peut pas vraiment parler de campagne électorale pour la présidentielle à Annaba, tant la désaffection pour cette échéance est perceptible chez les citoyens qui préfèrent l'ignorer. Mis à part le meeting de Louisa Hanoune, la secrétaire générale du PT, tenu dimanche passé et qui avait plus ou moins mobilisé militants et sympathisants de cette formation, c'est le calme plat. En effet les sites d'affichage disséminés à travers tout le territoire de la wilaya jusque dans les hameaux les plus reculés, n'attirent presque personne sinon quelques curieux qui ne s'empêchent pas de faire des commentaires désobligeants. Les panneaux d'affichage sont restés vides et même ceux plantés sur le Cours de la Révolution, c?ur battant de la ville d'Annaba, ne font pas l'événement. 3 affiches sur 6 y figurent, Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika et Louisa Hanoune. Les autres, Ali Fawzi Rebaïne, Moussa Touati et Belaïd Abdelaziz ne se sont pas encore «manifestés», les panneaux qui leurs sont réservés n'ont pas encore été «investis».L'affichage sauvage a cependant fait son apparition avec les portraits de la secrétaire générale du PT collés tout le long des arcades en plein centre-ville avec le slogan «L'audace pour l'édification de la 2e République», des affiches lacérées et arrachées et certains y ont même rajouté des propos pour le moins insultants.Dans les états-majors locaux des partis politiques soutenant l'un ou l'autre candidat, on se réunit, on arrête des stratégies de communication, on affûte ses armes et on se prépare à affronter l'adversaire. Il y règne, malgré tout, une fébrilité et une activité inhabituelle, mais qui reste encore confinée au niveau de la direction de campagne. «Nous ne sommes qu'au tout début de la campagne et il est normal que ça patine, mais cela viendra avec les meetings qui seront animés par les candidats ou leurs représentants et là ce sera la vitesse de croisière et cette campagne se transformera en véritable fête, vous verrez!», nous a confié un fervent partisan de Bouteflika.Pour la direction de campagne de Benflis, c'est la même analyse de la situation qui nous a été «servie» à la différence que là les partisans de l'ex-chef du gouvernement ont déjà investi les quartiers populaires et travaillent au corps à corps avec les électeurs pour les convaincre de voter pour leur candidat, dont ils vantent les qualités à tout bout de champ. Avocats, enseignants, médecins, étudiants, militants mécontents du FLN, RND, MSP et citoyens des cités défavorisées se bousculent au niveau de la permanence, chacun voulant être chargé de quelque mission.Pour le PT c'est surtout vers la classe ouvrière et les milliers de chômeurs de la wilaya que l'action entreprise par les militants est orientée, syndicats, organisations professionnelles et associations sont en tête de liste, le député Smaïl Kouadria en est l'initiateur car connaissant le milieu pour avoir été SG du plus grand syndicat de la région, en l'occurrence celui d'ArcelorMittal.Les tenants du boycott de cette élection présidentielle, qualifiée à hauts risques par certains, sont encore absents du terrain. Ils sont invisibles, mais font un travail de sape qui touche toutes les catégories de la population. Les rumeurs propagées ça et là sont sur toutes les bouches pour dénigrer cette échéance dont ils disent qu'elle ne sert pratiquement à rien puisque tout est joué à l'avance.Ces appels du pied que les uns et les autres ont entrepris n'ont pas mobilisé la majorité des citoyens qui continue à vaquer à ses occupations le plus normalement du monde sans se soucier des politiques qui se plient en quatre pour faire démarrer cette campagne qui est toujours en panne.M. R.


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