En dépit de la baisse des prix fixés à 300 dinars, le public était le grand absent de cette manifestation qui a connu la participation de Fateh Le Blond, Bilel Sghir et le groupe El Dey, qui ont chanté face à des chaises vides.Les trois premières soirées du Festival international de Djemila qui se déroule depuis le 4 août, et ce, jusqu'à aujourd'hui au niveau du site archéologique de l'antique Cuicul, ont été ponctuées par la présentation d'un spectacle sur les rythmes de la musique sraouie, voire chaouie de la région est du pays. Conçue par Youcef Zehouani et El-Kheir Acheche, le spectacle a été l'occasion pour les invités du festival, venus des quatre coins de la wilaya, de revisiter cet art spécifique à la région des Hauts-Plateaux. Le concepteur a aussi souligné l'évolution de la musique sraouie avant l'adoption de la chanson sétifienne moderne. Différents cachets ont été présentés au public qui est resté jusqu'à une heure tardive de la nuit. Les deux premières soirées ont ravi le public avec les passages, entre autres, de Kader Japonais qui a fait vibrer le public tout en créant une véritable communion dans une atmosphère chaleureuse, Kenza Morsli, le Libanais Iwan, ou encore Mok Saib qui a brillé en enflammant les gradins avec ses chansons modernes. Jeunes et moins jeunes, venus spécialement pour l'artiste qui s'est produit pour la première dans la wilaya de Sétif, ont chanté en ch?ur plusieurs de ses chansons dont Nadik maâya fi bali. La troisième soirée a, quant à elle, été un véritable fiasco, voire un ratage. En dépit de la baisse des prix des tickets, fixés à 300 dinars, le public était le grand absent de cette manifestation qui a connu la participation de Fateh Le blond, Bilel Sghir et le Groupe Dey, qui ont chanté face à des chaises vides. À cela s'ajoutent, et ce, de manière générale, les retards et l'organisation chaotique des concerts, déplorent les spectateurs. En effet, les veillées ne commencent que vers 23h30, voire 23h45. "La première soirée n'a commencé que vers 23h45 à cause des officiels. Nous sommes rentrés à la maison vers 4h du matin. Ça devient une véritable corvée, tellement c'est fatigant. Nous mettons plus d'une heure de route pour rentrer à Sétif, car la route est pleine de virages dangereux, notamment la nuit", nous dira une spectatrice. Pour la quatrième soirée, c'est Amine Babylone, Hocine Staiïfi, Salim Chaoui, cheb Didine et Hamid Nail qui animeront l'avant-dernière soirée. Quant à la dernière soirée de la 15e édition du festival ressuscité en 2005, c'est Hasna El Becharia, cheb Nasro, Sihem Kennouche, Lamia Aït Amara, Yacine Tigre et Bekakchi El Khier qui l'animeront.
Il est à noter que le festival a depuis sa résurrection perdu beaucoup de bons points. En commençant par le nombre de jours, il est passé de dix à cinq jours seulement car la conservation ne pouvait pas prendre en charge un grand nombre d'organisateurs durant toute cette période. Côté professionnalisme, plusieurs journalistes n'ont pas reçu d'invitation pour couvrir l'évènement. Le budget alloué à la conservation du festival a encore une fois été revu à la baisse pour passer à 3 milliards, tandis que le statut de ce rendez-vous musical s'est peu à peu dégradé pour passer de festival international, à arabe puis national avec un seul invité d'honneur arabe. Les organisateurs doivent ainsi revoir leur copie afin de sauver ce qui reste d'un festival dont les premières éditions étaient une véritable réussite.
FAOUZI SENOUSSAOUI
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Posté Le : 08/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Faouzi Senoussaoui
Source : www.liberte-algerie.com