«L'OTAN ne nous entend pas pour l'instant», a lancé le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, devant des journalistes de son pays à l'issue d'une réunion avec ses homologues au sein du Conseil OTAN-Russie, centrée sur la coopération en matière de défense antimissile. «Les positions de l'OTAN ne sont pas acceptables» pour la Russie, a-t-il ajouté, tout en disant «espérer» que les 29 pays concernés parviendront à un accord ultérieurement. Toutefois, a-t-il ajouté en substance, si cela continue dans la même direction, en 2020 le potentiel stratégique de la Russie sera diminué par l'existence du système antimissile que l'OTAN est en train de mettre sur pied pour protéger l'Europe.
Avant de retrouver M. Serdioukov, les ministres alliés ont adopté hier un «plan d'action» en vue de la mise en place d'un bouclier propre à l'OTAN, même s'il intègre des éléments américains, a annoncé un responsable de l'Alliance militaire occidentale. L'impasse entre l'OTAN et la Russie n'est pas une surprise. Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, avait indiqué mardi à l'agence de presse russe Interfax que l'Alliance atlantique n'envisageait pas de fournir les garanties écrites exigées par la Russie pour s'assurer que le futur bouclier ne menacerait pas son arsenal de dissuasion nucléaire. Hier, M. Rasmussen a redit que la préférence de l'OTAN allait à «une architecture antimissile reposant sur deux systèmes distincts, le russe et l'occidental, mais voués à un même objectif», celui de défendre le vieux continent des menaces balistiques, en échangeant des données. Au sommet de Lisbonne en novembre, la Russie et l'OTAN avaient décidé d'approfondir leur coopération sur la défense antimissile.
Les Occidentaux avaient alors rejeté l'idée du président russe Dmitri Medvedev de diviser le continent européen en plusieurs zones de responsabilité militaire, Moscou refusant qu'un bouclier sous seul contrôle occidental couvre une partie de son territoire. M. Medvedev avait également averti que Moscou ne donnerait une réponse positive à un bouclier en Europe que si la Russie était un membre à part entière de ce système. Le système projeté par l'OTAN ne devrait pas àªtre en place «avant 2018» et «en attendant» l'Alliance atlantique pourra «se reposer à titre intérimaire sur les seuls éléments américains» d'un bouclier, a indiqué un responsable allié.Â
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Posté Le : 09/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : AFP
Source : www.elwatan.com