Algérie

Des zones endémiques sans prise en charge



Des zones endémiques sans prise en charge
Une étude rétrospective, ayant pour but d'analyser les complications chroniques de cette maladie, a touché 280 patients drépanocytaires originaires des wilayas du nord-est algérien. Pour une meilleure prise en charge des malades atteints de drépanocytose et de thalassémie », tel a été le thème d'un séminaire régional organisé dernièrement par l'association Ibn Roch des malades atteints d'anémie héréditaire de la wilaya de Skikda. La rencontre, qui s'est tenue au niveau du théâtre régional de la ville, a regroupé plusieurs médecins spécialistes des wilayas de Annaba et de Skikda ; des parents ont également assisté à cette manifestation, qui en est à sa septième édition. Plusieurs axes ont ainsi été abordés par les intervenants, lesquels ont présenté des études et des statistiques, notamment, sur les complications liées à ces maladies héréditaires du sang. Selon le Dr Saâioud, président de l'association, « 250 cas confirmés de thalassémie ont été enregistrés au niveau de localité de Ben Azzouz, qui reste la plus touchée par cette pathologie ; on compte aujourd'hui plus de 800 malades à travers toute la wilaya ». Lors de son intervention, le Dr Yahia Ahcen, médecin spécialiste en hématologie à l'hôpital de Skikda, a exposé les risques relatifs à l'hémoglobinopathie et la grossesse en ces termes : « Il faut savoir que la grossesse chez une drépanocytaire, (personne souffrant d'une anémie héréditaire chronique transmise par des porteurs sains, ndlr), est très dangereuse. Malgré que le syndrome drépanocytaire ne contre-indique pas la grossesse, elle reste à haut risque nécessitant une prise en charge hématologique et obstétricale », a t-il fait savoir.L'on apprend, par ailleurs, que huit femmes enceintes drépanocytaires ont été traitées au cours de cette année au niveau de la wilaya de Skikda. « Un suivi particulier leur a été destiné, mais nous avons cependant enregistré deux cas de mortalité », regrettera le Dr Yahia. Ce dernier a également profité de la rencontre pour faire part des carences en matière de prise en charge des patients. Il dira à ce sujet : « L'hôpital de Skikda, l'ancien, ne dispose que d'une seule unité cardiologie, mais, nous n'avons pas de médecin spécialiste, alors qu'au niveau du nouvel hôpital, le matériel est disponible, mais pas le médecin. Nous avons posé, à maintes reprises, ce problème aux autorités sans avoir de réponse. » Par ailleurs, l'intervention des médecins spécialistes du CHU de Annaba portait, quant à elle, sur une étude rétrospective ayant pour objectif l'analyse des complications chroniques de la drépanocytose homozygote chez les patients du nord-est algérien. L'étude a touché 280 patients drépanocytaires homozygotes originaires des wilayas de Skikda, Annaba El Taref, et Guelma. L'intervenante expliquera que ces patients avaient été régulièrement suivis durant quatre années en consultation externe. Au cours du suivi, de nombreuses complications diversement associées sont survenues chez les patients et à des âges variables. « Cette pathologie constitue un important problème de santé publique ; une prise en charge multidisciplinaire ainsi qu'un suivi rigoureux et régulier des patients sont indispensables. Il est aujourd'hui nécessaire de créer des centres spécialisés dans la prise en charge de la drépanocytose dans les régions endémiques », conclura l'intervenante.


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