Algérie

Des zones d'ombre persistent



Des zones d'ombre persistent
Le grand bruit qui a précédé son lancement qui s'est ajouté à la grande pression des abonnés, notamment des jeunes, très branchés sur les nouvelles technologies de la communication, n'a malheureusement pas été à la hauteur des attentes. La déception des Algériens est grande. Les grandes ruées constatées au niveau des agences commerciales des opérateurs pour l'acquisition de cette nouvelle technologie, ont, d'un seul coup, disparu, laissant place à de nombreuses files de déçus.Djezzy : la 3G n'est encore opérationnelle« Il n'y a rien sur la 3G pour le moment, ça va être lancé dans les plus brefs délais », répondent les employés de Orascom Télécom Algérie (OTA), de la marque commerciale Djezzy. Les agences de cet opérateur sont vides et les employés se contentent d'accomplir leur travail habituel de la 2G. « Il n'y a pas de date précise mais ça va être lancé dans les plus brefs délais », disent les employés devant notre insistance pour connaître la date exacte.Ruée sur NedjmaAu niveau de l'agence de Wataniya Télécom Algérie, de la marque commerciale Nedjma-Ooredoo, deux agents ont été mobilisés à l'agence d'Alger centre pour informer les clients avant de les orienter vers les guichets où ils peuvent régler le problème soulevé. Pour avoir un abonnement de la 3G chez Nedjma, il faut montrer le téléphone intelligent à l'opérateur pour « configurer le réseau 3G sur le portable ». Une tâche que l'abonné peut effectuer chez lui en consultant le site http://3Gdz.ooredoo.dz. « La configuration est gratuite », précise l'agent. L'abonné se présente ensuite à l'agence muni de la photocopie de la carte nationale d'identité pour avoir son contrat d'abonnement 3G. Pour l'instant, c'est l'offre prépayé qui est opérationnelle et la plus communiquée au niveau des agences. Le client peut donc choisir entre « un abonnement de 100 DA/jour ou de 1000 DA par mois ». L'abonné de Nedjma-Ooredoo n'est pas tenu d'acquérir une autre puce pour avoir son abonnement de la 3G. « Nous introduisons un numéro virtuel pour la 3G. Celui de la 2G reste toujours opérationnel et le client peut communiquer avec en tout tranquillité. Il actionne juste le réseau de la 3G pour se connecter à l'internet après avoir effectué son rechargement ». Même principe pour la clé Nedjma. « Il est inutile d'avoir une nouvelle clé pour le moment. Il suffit juste de configurer la 3G sur la clé pour avoir la connexion », expliquent les techniciens. Sur la procédure pour passer à la connexion de la 3G à traves la clef, l'opérateur répond : « Gardez ce que vous avez jusqu'au nouvel ordre ».On refait tout à MobilisChez Mobilis, c'est un autre discours. « Pour avoir la connexion de la 3G, il faut acquérir une nouvelle puce à 200 DA, se munir d'une photocopie de la carte d'identité et se présenter à l'agence pour bénéficier du contrat », explique l'agent chargé de l'accueil. Deux abonnements en prépayé sont proposés aux clients à savoir 100 DA ou 500 DA par jour. « C'est au choix et c'est ce qui est disponible pour l'instant ». Même procédure pour la connexion sur le PC. Le client est tenu d'acheter une nouvelle clé « darynet 3G+ » à 750 DA, 300 DA ou 100 DA. Trois débits sont proposés (500 Mo, 1 Go et 4 Go) pour un abonnement de 2500 DA. L'abonné peut avoir un chargement quotidien de 50 Mo à 100 DA valable 24 heures. Mais les clients sont mal informés et surtout perdus dans cette offre dont la maîtrise relève de l'impossible, du moins pour l'instant. La fatigue des agents chargés de renseigner les clients est visible sur leurs visages. Ils sont saturés par la pression qu'ils subissent depuis le lancement de la 3G. Et il n'ont pas toutes les réponses aux questions soulevées par les abonnés.On se plaint déjà !Ainsi de nombreux clients ont contacté ces agences pour connaître le fonctionnement de l'abonnement qu'ils ont contracté. « J'ai rechargé hier mon compte mais je n'ai pas pu accéder à un site, je ne sais pas pourquoi », s'interroge un client. « Il faut faire une autre recharge pour qu'on puisse localiser le problème car la recharge d'hier n'est plus valide », répondent les agents. Un autre a ramené sa tablette et sa puce activée en 3G. « Je n'ai pas pu me connecter alors que j'ai payé mon abonnement », se plaint-il. Un client, qui a payé un abonnement d'une année à l'avance, n'a pas caché sa déception. « Je n'ai téléchargé que deux film qui m'ont coûté la totalité de l'abonnement. On m'a expliqué que j'ai épuisé mon crédit et je dois payer un autre abonnement pour pouvoir me connecter », peste-t-il. Les clients ont noté avec insistance de grandes perturbations dans la connexion. Beaucoup ont ramené leurs clefs internet qui ne sont plus opérationnelles depuis le lancement de la 3 G. « Je n'ai pas de connexion. Dès que je recharge, on me mentionne que les unités ont été consommées alors que je ne me suis pas du tout connecté », souligne un abonné. Certains problèmes ont été réglés sur place lorsqu'il n'est question que de configuration alors que d'autres traînent encore.ARPT : aucune plainte n'a été déposéeAu niveau de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) on signale qu'on suit le lancement de la 3G. « Le rôle de l'ARPT est d'attribuer les autorisations pour lancer les offres commerciales. Mais il n'y a pas de textes qui imposent aux opérateurs le lancement de leurs offres le jour suivant », a expliqué Amar Ingrachène, responsable de la communication à l'ARPT. L'Autorité veillera à ce que les opérateurs « soient présents dans les wilayas où ils se sont engagés à y être et dans 48 wilayas sept années après le lancement de ce nouveau service ». Le retard dans le lancement de la 3G « n'est pas pénalisant » dans la mesure où l'abonnement de la 3G est autonome. « Les abonnés peuvent acheter une puce de la 3G de chez n'importe quel opérateur s'ils veulent se connecter », signale M. Ingrachène. L'ARPT ne dispose pas encore de chiffres concernant les premiers abonnements effectués, dans la mesure où « le bilan se fait trimestriellement ou annuellement ». Concernant la différence constatée entre le contenu de la publicité qui a précédé le lancement de la 3G et la réalité, notre interlocuteur précise qu'« aucune plainte n'a encore été déposé par les clients concernant une quelconque mauvaise pratique » et que « l'ARPT ne peut agir sur le terrain que sur une plainte préalable et selon des démarches bien précises suivant la réglementation en vigueur ». Cependant, M. Ingrachène a rappelé que « l'autorité de régulation avait été la première à alerter l'opinion publique sur le fait que ce qui s'annonce dans les publicités sont des offres des opérateurs et non pas les réseaux qui n'étaient pas encore mis en place ». Selon lui, la polémique sur l'utilisation d'une seule puce pour les offres de la 2G et de la 3G a été réglée. « Nous avons autorisé les opérateurs à utiliser une seule puce mais avec deux numéros différents après avoir vérifié qu'ils sont capables de différencier entre les deux moteurs de la 2G et de la 3G », a-t-il indiqué. La raison de la différenciation des puces est « d'ordre juridique » et non « technique » car il s'agit « de différencier les deux offres pour distinguer les chiffres d'affaires et la fiscalité ».




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