Algérie

Des zones d'activité à l'abandon



La relance de l'investissement dans la wilaya de Boumerdès est tributaire de plusieurs facteurs, dont le plus important est le foncier industriel. Les Zones d'activité et de dépôt (ZAD) en constituent la pierre angulaire, tant elles abritent des entreprises d'envergure moyenne mais vitales à un tissu économique, qui doit s'appuyer surtout sur les PME. Toutefois, la situation dans laquelle se trouvent les Zones d'activité freine l'investissement plus qu'elle ne l'encourage.A titre illustratif, une simple visite à la zone de Tidjelabine conforte ce sentiment. Située sur 7 ha, -l'APC déclare 11 ha- elle est contiguë à un terrain privé et au lieu où se trouve le marché de voitures d'occasion.
C'est déjà une gêne énorme pour les activités économiques qui s'y sont installées. Il y a une importante briqueterie et une dizaine d'entreprises spécialisées dans la production de produits à base de plastique. En guise de route, une piste cabossée, en crevasses et autres béances, impose aux engins lourds des désagréments. Que dire alors des véhicules légers ! La levée des marchandises n'y est pas une simple sinécure. Même pour accéder à une entreprise, il faut tourner en rond longtemps.
Rien n'indique qu'il y a un organisme de gestion. On se heurte également à des projets à l'arrêt. Comme celui d'un investisseur, dont la pancarte indique un projet de 2014 devant une charpente métallique rongée par des herbes folles. La zone d'activité de Tidjelabine n'est pas un cas un part. La wilaya compte au moins 15 autres ZAD qui sont dans un état catastrophique. Le directeur de l'Agence de régulation foncière urbaine (AGRFU), Hafsi Rabeh, reconnaît «la responsabilité réglementaire de cette gestion», mais révèle «l'impossibilité réelle de mener cette mission en l'absence de possibilités financières».
Explication: une succession de restructurations des dispositifs chargés de la promotion de l'investissement (Calpi, Calpiref, Cwespi), et la multiplication des intervenants dans le foncier (mairies, Domaines, Agence foncière), malgré l'institution du guichet unique, ont créé une situation complexe, où l'Agence de régulation foncière a bénéficié de la gestion d'un portefeuille d'assiettes appartenant à des communes et aux biens domaniaux dont elle doit supporter à perte la gestion.
Seulement, soumise à un statut d'Epic, elle ne possède pas les moyens financiers de débourser, en termes de viabilisation, pour le compte d'investisseurs, faute d'une marge bénéficiaire générant des recettes. Cette complexité a eu également des incidences directes sur l'investisseur, puisque le compromis de vente qu'il obtenait au départ a été remplacé par un acte de cession, puis par l'acte de concession, avec l'obligation de validation du projet.
Conséquences : certains, disposant de compromis de vente établis par les APC, selon l'ancien régime, n'ont pu obtenir leur acte de vente définitif, parce qu'ils n'ont pas fait valider leur projet selon les nouveaux dispositifs qui s'étaient succédé.


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