Des voisins témoignent : «C'était un grand sage»

L'enterrement aura lieu aujourd'hui après la prière d'el asr, au cimetière Sidi Yahia à  Alger. Hormis les proches de l'ex-secrétaire général du FLN (1988-1996), seuls quelques politiciens ont fait le déplacement, dont   les anciens ministres de la Communication, Rachid Boukerzaza, et de l'Education nationale, Ali Ben Mohamed.  Deux heures après l'annonce du décès sur les sites électroniques, la police a envoyé des agents devant la demeure des Mehri. «Nous sommes arrivés. Nous nous occuperons des détails», affirme par talkie-walkie un agent de l'ordre. Les voisins entrent en silence dans la maison des Mehri pour présenter leurs condoléances. L'un d'entre eux, Ilyas Ben Khedda, le fils de Benyoucef Ben Khedda, arrive. Interrogé par les journalistes, il livre son témoignage : «C'était une école. Un sage. Une grande personnalité. Un homme intègre qui aimait son pays. Il n'a jamais volé, il n'a jamais porté atteinte à  un citoyen. Il n'a jamais pris part dans un commerce douteux. Tout le monde pouvait le solliciter. Il était tout ouïe pour toutes les questions. M. Mehri ne voulait pas profiter de privilèges. La preuve, il possédait une petite voiture (Peugeot 206 grise) qu'il conduisait lui-même. Il avait toujours refusé d'avoir un chauffeur.» Un autre voisin, contemporain de Abdelhamid Mehri, dit connaître l'ex-ministre du GPRA depuis 1957 : «Nous nous sommes rencontrés pour la première fois en Tunisie. Mehri est un authentique militant. Un vrai moudjahid, qui a consacré sa jeunesse pour l'indépendance de notre pays. Il a toujours milité pour la sacrée cause.» Plus loin, il raconte une anecdote : «Je me rappelle lorsque des étudiants venaient voir Mehri pour lui demander l'augmentation de la bourse pendant de la guerre de Libération. Comme les dépenses de la guerre étaient faramineuses, il leur donnait de l'argent de sa poche, car ils croyaient en eux.»
Selon son entourage, Abdelhamid Mehri était de plus en plus fatigué, lui qui était généralement en bonne forme.