Des visions congelées face à des mutations

Trop durer au pouvoir décrédibilise les hommes politiques et, en plus, ils le savent très bien. Rester à vie au pouvoir jusqu'à en sortir les pieds devant est une menace sur la souveraineté et la sécurité nationales.
L'Irak, la Libye, la Tunisie, l'Egypte et la Syrie se seraient bien mieux portées si leurs présidents avaient bien compris qu'ils étaient mortels et vulnérables. Faire traverser au pays toutes les idéologies qui se succédaient en se combattant et les grands changements survenus dans le monde ne peuvent pas être confiés à un seul homme. 42 années au pouvoir et rencontrer tous les chefs d'Etat occidentaux qui se sont succédé ' Il s'en déduit une large et profonde usure et, en même temps, un large et profond discrédit. Des visions qui changent en adaptation au monde face à une vision congelée ' En Afrique et dans le monde arabe, les transitions n'ont jamais fait l'objet de transactions politiques. Les pouvoirs en place ont toujours imposé des réformes de façon unilatérale. Une partie décide pour toutes les autres. Un problème de morale se pose. Des réformes politiques, même si on soutient qu'elles ont fait l'objet de «larges» consultations, sont décidées et menées sur la base de l'unilatéralisme car les rapports de force sont en faveur du pouvoir. Elles ont juste dans ces conditions besoin qu'il y ait un certain nombre de «concertés» pour jouer sur la loi du nombre. Aucun pouvoir dans les pays autoritaristes (et même démocratiques) ne peut accepter de gaspiller les rapports de force qui sont en sa faveur pour faire des textes qui favoriseront l'opposition. Il peut y avoir des rapports de force en faveur du pouvoir, mais ces rapports de force reposent exclusivement sur les moyens de force, lesquels sont constitués par les forces de sécurité. Il y a également les rapports d'opinion qui peuvent constituer une force dans deux cas précis. Dans une démocratie ou, alors, quand les populations sont déterminées.