Des villes grises

Le phénomène est quasi général dans les villes de la wilaya d'Oum El Bouaghi.«On a l'impression d'être devant des villes en chantier», relève un citoyen désabusé par la couleur des murs des habitations. «Comment se fait-il qu'on dépense des milliards pour une belle villa et la priver de ravalement '», poursuit-il. Il y a pire encore. De nombreuses cités ne répondent à aucune harmonie urbanistique. Des rues tortueuses sont bordées de maisons mal alignées, des trottoirs plus hauts les uns que les autres, ce qui en donne un aspect repoussant. Les maisons et les édifices offrent un spectacle des plus inhospitaliers et des plus désolants. Nombre de cités de la ville d'Aïn Beida, surtout celles bâties dans les années 1960 et même un peu avant, sont dans cette situation. Le visiteur qui s'aventure dans les quartiers appelés Les résistants (autrefois secteur sept) ou Saïdi Djemoï se fourvoie dans un lacis de rues dénuées de toute norme urbanistique, des rues qui refusent la ligne droite pour prendre des détours incertains, parfois montant ou descendant brusquement.Chose encore affreuse, c'est qu'il existe partout des poches vides, des lots à bâtir que leurs propriétaires ont délaissés, faute de moyens pour les uns et les proposant à la vente pour d'autres. Le prix du mètre carré donne le tournis même dans les quartiers les moins huppés, ceux situés aux extrémités des villes. Aïn Fakroun et aussi Aïn M'lila, de par le nombre des villas érigés le long des rues principales se détachent du lot. Toutefois, les vieilles bâtisses des quartiers populaires ne suivent pas. Les maisons ont l'air effacé, faute d'entretien et de chaulage, les dépôts d'ordures ménagères, jetés pêle-mêle, dénotent du peu de civisme qui caractérise nos concitoyens. Oum El Bouaghi, chef-lieu de wilaya, ne déroge pas à la règle. En dehors du centre-ville qui bénéficie d'un entretien assez satisfaisant, les autres cités et quartiers arborent un visage peu reluisant. Parfois se détache du lot une villa huppée ou une maison à l'aspect plaisant.