Des “villages touristiques” informels prennent forme

Alors que les ZET peinent à voir le jour à Jijel, des “villages touristiques” informels prennent forme.

Alors que les zones d’expansion touristique (ZET) peinent toujours à voir le jour, des “villages touristiques” informels, pour reprendre le terme utilisé par un intervenant lors d’une récente rencontre consacrée à “la formule de l’hébergement touristique”, poussent comme des champignons à Jijel.
Selon le même intervenant, ces villages agressent dans leur développement anarchique le tissu foncier agricole et touristique. “Des constructions illicites allant jusqu’à atteindre des niveaux de R+11, sans normes ni permis de construire, ont vu le jour juste pour assouvir le besoin de ce circuit qui absorbe une grande demande en matière d'hébergement touristique”, a-t-il déploré.
Il a cité l’exemple des villas et autres constructions qui prennent forme dans le village balnéaire de Ouled Bounnar, à l’ouest de la ville de Jijel. “Les maisons construites sont louées à longueur d’année”, a-t-il précisé dans cette intervention.
Ainsi, cet intervenant a mis le doigt sur un problème pertinent, mais occulté dans les faits. Au-delà de cette intervention qui rappelle l’urgence de mettre de l’ordre dans ce domaine, c’est le foncier touristique qui subit le coup de cette avancée agressive de ce type de construction.
Et dire qu’à chaque réunion ou débat sur le thème du tourisme à Jijel, c’est le sujet de l’agression sur ce foncier qui revient au centre des préoccupations. Dans le sillage de leur développement, ces constructions informelles empiètent sur des espaces entiers des ZET.
C’est ce qui a conduit à la proposition d’annulation de pas moins de 8 ZET sur les 19 initialement retenues pour leur réalisation tout au long du littoral jijelien. Le comble est qu’aucune des ZET, dont la réalisation a été officiellement retenue, n’a encore vu le jour. Leurs dossiers font toujours l’objet d’étude et de procédures qui ne s’achèvent pas quoique des voix assurent que certaines de ces zones sont sur le point d’aboutir.
Qu’à cela ne tienne, puisque à la place de ces ZET, se sont ces constructions, voire des “villages touristiques” qui se développent tout au long du même littoral. Et tout le monde constate et déplore ce phénomène qui ne peut être lié qu’au problème épineux de la construction illicite sans cesse soulevé, mais qu’on n’arrive pas à endiguer.
Lors de la même journée d’information sur le thème de “L’hébergement chez l’habitant”, une représentante d’une commune côtière a noté que 80% des logements proposés à la location n’ont pas d’acte de propriété.
C’est dire le caractère illicite de ces constructions. D’autres ont mentionné le fait que ces dernières touchent à l’intégrité des sites touristiques sur le littoral juste parce qu’il y a une demande dans ce domaine qui se développe, mais dans l’anarchie.
Le commun des visiteurs de la célèbre corniche peut constater l’érection de nombreuses constructions dans ce qui ressemble à d’authentiques cités touristiques qui se développent à travers des localités à vocation touristique. Autant dire que le marché de ces constructions est florissant à plus d’un égard au vu de l’opportunité qu’il présente.
Après les cités d’habitation à l’urbanisme chaotique, c’est autour du littoral, terni par les façades à la brique rouge de ces constructions inachevées, pour reprendre les mêmes termes utilisés pour dénoncer ce phénomène, de subir le même sort à défaut de voir émerger des ZET répondant aux normes.