Des viandes suspectes

Les gargotiers informels se multiplient en ce mois de jeûne et envahissent de plus en plus les artères de la capitale. Les trottoirs et les places publiques sont investis par des barbecues de fortune, sur lesquels sont grillées toutes sortes de brochettes, tentant, par leurs odeurs alléchantes, les passants. Une pratique qui a pris de l'ampleur ces derniers temps, d'après l'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de l'environnement (Apoce), qui met en garde contre la consommation de ces brochettes. « Ces viandes sont suspectes car nous ne savons rien de leur provenance. S'agit-il de viandes fraîches ou congelées ' Locales ou importées ' D'où proviennent-elles, de boucheries et abattoirs formels ou informels ' Les consommateurs n'ont aucun moyen de le savoir », explique le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi. Une nourriture qui est exposée, d'autant plus, à la pollution, à la poussière, à la fumée des voitures... L'Apoce souligne, en outre, que le matériel utilisé et la préparation des grillades peuvent être douteux. « Comment savoir si le matériel est stérilisé ' Si les ingrédients utilisés sont sains, si la personne qui les prépare est saine ' Il est étonnant de voir des parents acheter ces viandes à leurs enfants, alors qu'ils n'ont aucune idée de la traçabilité de ces produits. Si cette activité informelle a pris de l'ampleur, la faute incombe au consommateur », dit-il, soutenant que si les citoyens ont envie de grillades, il est préférable qu'ils en consomment dans un restaurant ou dans les fast-foods formels. Leurs viandes, assure-t-il, sont plus sûres et plus contrôlées.