Des vérités à contredire, absolument !

A chaque Ramadhan, la justice innove. Un coup, elle condamne ceux qui ne jeûnent pas et que les gendarmes se font un malin plaisir à courir débusquer. Un coup, elle statue sur le sort d'Algériens d'une autre confession qui ne respecteraient pas l'ordre religieux établi et oublient courageusement les libertés de conscience et de culte portées par une Constitution dont on ne saura bientôt plus ce qu'elle défend et ce qu'elle interdit. Haro donc, en attendant plus de cohérence à ce sujet, sur des chrétiens qui n'ont pas à se soumettre au prétendu inconfort parfois physiologique et parfois spirituel de compatriotes intolérants qui, en s'en prenant à la différence, font la démonstration qu'ils jeûnent non dans un acte de foi avéré, mais parce que, quelque part, ils y sont contraints.Le mois de carême n'est pas le seul moment où l'on constate les écarts manifestés par la loi ! Policiers, gendarmes, magistrats, même combat ' Une Algérie en crise, en mal de repères et qui abandonne, au fil des jours, l'héritage d'une richesse spirituelle ancestrale qui approuve, pour étendre ses bienfaits, les contestations qui lui sont apportées, ça ne présage rien de bon. Asseoir l'intimidation ' Contrôler et soumettre ceux qui discutent la gestion religieuse imposée par un islamisme de plus en plus triomphant '
Qui sont donc ces hauts fonctionnaires qui approuvent et laissent faire ' Qui sont ces hommes et ces femmes friands d'idéologies intermédiaires qu'ils et elles pensent être dans l'air du temps ' Un mode de gouvernance qui, en guise de renvoi d'ascenseur, leur offrirait un aperçu, fût-il vague, du paradis. Le constat est amer et il est là ! Les privilèges valent que l'on s'allie plus volontiers avec ceux qui contrôlent d'une main de fer les sentences religieuses. Ceux qui ne perdent pas de vue les objectifs à atteindre et ne renoncent jamais à imposer leur loi ou à teinter de violence la menace à l'égard de celui qui travaille à contredire leurs vérités. Voilà comment on dépouille un pays de sa matière grise ! On n'encourage pas cette dernière à aller se distinguer ailleurs par charité musulmane. On le fait pour un règne sans partage.
M. B.