Bachdjarah a renoué hier matin avec les émeutes. Des affrontements ont duré
près de deux heures entre jeunes et forces antiémeutes. Selon les témoignages
des habitants, les heurts ont commencé vers 9 h lorsque des vendeurs à la
sauvette sont venus réinstaller leur marché parallèle dans les alentours des
arrêts de bus, après avoir été bannis de cet endroit depuis plusieurs mois
déjà.
Repoussés par la police, ces jeunes mettent à l'abri leurs marchandises
avant de revenir en découdre avec des jets de pierres. Rapidement, l'incident
s'est étendu et d'autres jeunes du quartier viennent à la rescousse de leurs
camarades. Les jets de pierres fusent de partout, et les policiers ripostent
avec des tirs de gaz lacrymogène. Les vitres de plusieurs autobus de transport
public, dont ceux de Tahkout pour le transport des étudiants, ont été
saccagées. Même des véhicules de police n'y ont pas échappé.
La situation est maîtrisée aux environs de 11 h. Mais rien ne dit que ces
commerçants de l'informel ne vont pas tenter de rependre les lieux. Après le
retour du calme, des parents d'élèves se dirigeaient par dizaines vers les
établissements du quartier pour accompagner ou récupérer leurs enfants. La
réoccupation des espaces de commerce informel a été enregistrée dès dimanche
dans d'autres quartiers de la capitale, notamment dans la basse Casbah. Hormis
le cas de Bachdjarah, aucun incident n'a été enregistré à ce propos pour le
moment.
A noter que ces tentatives de reprise de ces espaces interviennent suite
à l'intervention, samedi dernier à la télévision, du ministre de l'Intérieur et
des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, qui avait démenti les « rumeurs
faisant état de l'interdiction des marchés parallèles».
Ailleurs, à Alger, c'est toujours le calme depuis trois jours. Un calme
précaire, puisque la prudence reste de mise chez certains commerçants des
quartiers qui ont vécu des nuits d'émeutes. A Belouizdad, au point de vente de
Socoplast (filiale de l'ENPC) pour la vente de produits plastiques, on y
travaille à rideaux baissés! A la rue Hassiba Ben Bouali, un revendeur
d'ordinateurs portables usagés de grandes marques, de téléphones portables et
d'appareils photo professionnels, préfère ne pas exposer sa marchandise en
vitrine. Il a, nous explique-t-il, «déménagé les produits qui coûtent cher dès
jeudi matin», pour éviter d'être dévalisé.
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Posté Le : 11/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : MM
Source : www.lequotidien-oran.com