Algérie

Des véhicules défectueux à la sortie d'usine.. Entre «fake news» et «réalité»



M. Hariz précise dans ce cadre que le manque de contrôle «assidu» par le ministère de l'industrie et des mines dans ces soi-disant usines de montage de véhicules représente l'un des facteurs essentiels du non-respect des cahiers des charges.Plusieurs vidéos ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux montrant des citoyens qui prétendent être escroqués par des opérateurs qui activent dans l'assemblage automobile. Pour les professionnels, ces informations ne sont que des fake news, (informations mensongères), mais pour les associations de protection de consommateurs, les dépassements des opérateurs automobiles existent réellement.
Selon eux, «le marché automobile passe par sa période la plus dé-sagréable depuis l'indépendance». Contacté par nos soins hier, le président de la fédération algérienne des consommateurs (FAC), Zaki Hariz, a exprimé son regret de voir un tel échec enregistré dans le secteur de l'industrie automobile dès son départ. «C'est inconcevable de voir le secteur de l'industrie automobile, qui représente l'un des piliers de l'économie d'un pays développé, arriver à une telle situation d'échec. Cette activité d'assemblage de marques automobiles mondiales ne vient que de commencer, mais par un très mauvais départ», affirme M. Hariz. Il s'explique : «nous avons reçu des centaines de requêtes de la part de plusieurs consommateurs. Ils se plaignent d'être non seulement escroqués par le prix excessif qui a doublé, voire triplé pour certaines voitures, mais aussi par des défauts de fabrication qui peuvent mettre leurs vies en danger». Selon le président de cette même association, des problèmes mécaniques ont été signalés par des clients tels que celui de la crémaillère, notamment d'une marque asiatique. Un autre problème a été signalé sur une autre marque asiatique où «des boulons non serrés ont été signalés au niveau de la suspension par des clients».
Notre interlocuteur ne s'arrête pas là. Il ajoute que son association a été destinataire d'autres requêtes envoyées par des citoyens qui se plaignent d'être «escroqués, mais d'une manière professionnelle», dit-il. Il s'explique : «Des clients disent qu'ils ont commandé dernièrement des véhicules espagnols par crédit bancaire estimés à 250 millions l'unité. Un mois après, ces clients, alors qu'ils n'ont pas encore terminé de fournir leurs dossiers de crédit, constatent que cette même voiture a baissé de 200 000 Da». Le président de cette même association a pointé du doigt, pour ces dépassements, le manque de formation et d'expérience des techniciens et mécaniciens qui travaillent dans le montage véhicule d'une part.
D'autre part, il explique la situation par le non-respect des cahiers des charges signés entre les opérateurs et la tutelle. M. Hariz précise dans ce cadre que le manque de contrôle «assidu» par le ministère de l'industrie et des mines dans ces soi-disant usines de montage de véhicules représente l'un des facteurs essentiels du non-respect des cahiers des charges.
Un taux d'intégration entre 2% et 10%
Enfin, notre interlocuteur a exprimé son regret quant au taux d'intégration des usines d'assemblage de véhicules. «Selon notre estimation, le taux d'intégration réel est très faible, variant entre 2% et 10% seulement. Ce n'est pas comme le disent les opérateurs qui avancent un taux de 10 à 40%. C'est extrêmement exagéré», affirme M. Hariz. Concernant les prix des véhicules, notre interlocuteur estime que c'est à la fois «inimaginable et incroyable» de voir les prix des véhicules doubler au bout de trois à quatre années seulement. Et le pire, selon lui, c'est que les prix qui étaient abordables avant 2014 correspondaient à des prix de véhicules importés et non pas assemblés localement.
De son côté, le président de l'association de protection et de l'orientation des consommateurs, M. Mustapha Zebdi, affirme que son association a été destinataire de requêtes de citoyens qui se plaignent de problèmes enregistrés dans la commercialisation des véhicules et le non-respect des normes en la matière. «Plusieurs consommateurs nous ont envoyé des requêtes qui portent sur le non-respect des délais de livraison des véhicules par les opérateurs, et même si ces derniers ont payé la totalité du prix du véhicule. Alors que la loi en vigueur stipule que la marchandise doit être livrée au client dans un délai ne dépassant pas une semaine après le payement de la totalité du prix», a-t-il dit. Notre interlocuteur a indiqué que des consommateurs se plaignent du service après-vente «défaillant». «Nous avons constaté, affirme-t-il, que quelques pièces sont défectueuses après 10 à 15 jours de la date de leur remplacement dans les services après-vente». Pour sa part, le président de l'association des constructeurs et concessionnaires automobiles, Sofiane Hasnaoui, nous dira que les informations qui circulent sur les réseaux sociaux et qui parlent de dépassements enregistrés dans l'assemblage automobile restent des «rumeurs et des fake news».
Il réclame que des experts en automobile les confirment ou les infirment.


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