Algérie

Des véhicules accidentés réparés et vendus comme neufs



Certes, le véhicule neuf qui entre sur le territoire algérien doit passer par le service des mines, mais il y a «des lacunes en matière de contrôle», selon lui. La preuve sont les nombreux cas de véhicules neufs qu'il a eu à  expertiser et dans lesquels les défaillances étaient flagrantes.
Actuellement, expert automobile auprès des tribunaux, M. Kherif nous raconte avoir récemment expertisé un bus que son propriétaire a acquis il y a à  peine trois mois. L'expertise a montré qu'il s'agit «d'un véhicule accidenté et très mal réparé qui, de surcroît, n'était pas conforme à  la déclaration dont il a fait l'objet puisque sa carte grise faisait référence à  un type de véhicule qui n'existait pas sur la plaque de châssis». Selon notre interlocuteur, «le moindre des contrôles et des vérifications voudraient qu'on s'assure que les indications de la plaque de châssis soient conformes à  celles qui sont sur la carte grise». Le pire, ajoute-t-il, c'est que le bus était «un modèle chinois des années 1990» qui a été retapé. Evoquant «une arnaque à  grande échelle», M. Kherif émet même l'hypothèse que le véhicule ait pu àªtre vendu «sans passer par le service des mines».
Ce cas est loin de constituer une exception et parfois même les défaillances entraînent des accidents corporels. Cela a notamment été le cas pour un chauffeur de taxi qui avait acheté un véhicule de marque américaine avec lequel il fera 3 mois plus tard un accident sans raison apparente. L'expertise a montré, raconte M. Kherif, «une cassure nette au niveau du moyeu de la roue arrière droite». La contre-expertise demandée par le concessionnaire a également parlé de cassure, mais «suite à  un choc avec un corps fixe». Pour trancher, le client a fini par porter l'affaire en justice obligeant le concessionnaire à  rechercher une solution à  l'amiable en offrant au plaignant un nouveau véhicule.
Par ailleurs, l'expert explique qu'il y a parfois des véhicules qui sont accidentés durant leur transport soit en mer ou durant leur transfert à  l'entrepôt. «Les gens ne s'en aperçoivent que quelque temps plus tard quand ils découvrent que la peinture par exemple est différente sur certaines parties du véhicule». Ces véhicules ont été endommagés et réparés mais «pas correctement».
Seulement le pire, c'est qu'il arrive souvent que «même sous garantie, les gens se voient présenter des factures qu'ils payent quand même, alors que la garantie signifie la prise en charge de toutes les anomalies qui sont détectées sur le véhicule par le concessionnaire». Les propriétaires ne connaissent pas toujours leurs droits, mais «beaucoup d'entre eux finissent par aller en justice quand ils ne sont pas satisfaits», explique-t-il encore.
En dépit de la multiplication des cas, M. Kherif ne pense pas que «les constructeurs lésinent volontairement sur la qualité, car ils ont quand même une réputation à  défendre». De plus, mis à  part le cas des véhicules chinois, «les véhicules qui sont construits en Europe par exemple ne sont pas destinés uniquement à  l'Algérie». Il ne faut pas oublier par ailleurs, que «dans toutes les chaînes de montage, ce ne sont pas toutes les pièces qui sont contrôlées, mais on fait des sondages de contrôle».
De toute manière, conclut-il, «des grandes marques qui font exprès d'exporter des véhicules de moindre qualité soi-disant parce que le marché algérien n'est pas très regardant sur la qualité, cela n'existe pas». En revanche, c'est parfois au niveau de l'intervention des services du concessionnaire ici en Algérie, notamment lors du transport que le problème survient.                 
 


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