Des variables pas toujours maîtrisables

Le pouvoir est placé dans une situation de multiples périls. Il est accusé, premièrement, d'avoir élaboré unilatéralement la Constitution. Un costume taillé sur mesure. C'est ce que dit l'opposition rassemblée. Deuxièmement, il lui est demandé de partir. Cela sonne comme un ultimatum. Une action à entreprendre et une échéance à fixer. L'opposition est dans une logique de refus de reconnaître la légitimité du pouvoir, et de tout le gouvernement. Une déligitimation du Président et donc de tous ceux qui exercent (se distribuent) le pouvoir.En conséquence, elle ne reconnaît aucun droit au Président à continuer à présider au devenir de l'Algérie. Encore moins à engager des dépenses. Pourrait-il y avoir une autre lecture ' L'opposition est dans une logique d'engagement des actions pour faire partir le Président. Pense-t-elle avoir les moyens de sa politique ' Certainement que oui. Elle le pense. Quels moyens ' D'abord sortir les populations dans la rue. Ensuite ' Les convaincre que c'est par la durée que le pouvoir va partir. Chaque camp va donc tenter de faire plier l'autre. Pas uniquement par des moyens civilisationnels. Un aperçu a été donné à l'Assemblée nationale. Des échanges de coups de poing initiés par ceux qui ne veulent pas la dissolution de l'APN. Pour le moment, la violence n'est pas montée en intensité, ni ne s'est élargie. Mais les enjeux sont trop importants. Il y a des enjeux de pouvoir. Les seconds ne se gagnent pas si les premiers ne sont pas gagnés. Pour le moment, il se profile une double impasse. Impasse politique, car les rapports d'opinion et leurs perspectives ne sont pas analysés. Impasse en ce qui concerne les rapports de force, car pour le moment, ceux-ci s'évaluent par les moyens de répression dans un contexte où les populations ne sont plus inhibées. Il y a toujours un seuil de répression au-delà duquel, c'est le pouvoir qui doit céder. Du moment qu'est dynamitée la passerelle qui mène vers l'alternance, l'impression est que les uns ont vocation à être au pouvoir et les autres à être dans l'opposition.