Le recours au bras de fer dans le conflit entre le Snapo et le ministère de la Santé, suite au récent débat qui a eu lieu au sein de l'Assemblée nationale populaire (APN) autour de « l'activité pharmaceutique et la profession du pharmacien d'officine », est-il justifié et, surtout, peut-il régler les démêlés entre les deux parties, qui ne doivent pas oublier que leur vocation principale est d'être au service du malade ' A l'origine du conflit, il y a l'annonce du ministre de la Santé, devant les députés, au sujet d'une révision de la réglementation régissant les officines pharmaceutiques. Il n'a pas fallu plus pour que le Snapo se mette en position défensive, dénonçant cette décision unilatérale qui touche aux fondements de la profession, selon les termes du communiqué du Snapo qui annonce de son côté une grève d'une journée (le 28 février) renouvelable, en signe de contestation. Devant les députés, M. Abderrahmane Benbouzid avait fait part de son intention de réviser prochainement la loi sur l'octroi des licences aux pharmacies, tout en déplorant le fait que le texte en question n'ait pas été révisé depuis 2005, sans donner plus de détails dans le fond à propos de cette révision. Pourquoi, alors, le Snapo a-t-il jugé opportun de rappeler dans ce contexte que l'exercice d'une profession de santé ne doit pas être soumis à des considérations de libre concurrence se basant sur des critères commerciaux ou lucratifs ' Les syndicalistes ont-ils idée que la révision de la loi sur l'octroi des licences aux pharmacies va détruire ces principes qui obéissent aux critères qualitatifs et quantitatifs ' Une réforme de la réglementation qui régit l'octroi des agréments pour l'ouverture des officines pharmaceutiques et leur implantation reste une prérogative indiscutable des pouvoirs publics, mais cela impose l'ouverture préalable d'un débat sérieux et profond avec le partenaire social. Un débat qu'on peut exiger sans aller directement à l'ouverture des hostilités. Quand le premier responsable du secteur s'attelle à la tâche de la révision de la loi sur l'octroi des licences aux pharmaciens sans discuter des termes de cette révision avec les représentants de la profession, il y a forcément un hiatus à combler. Les syndicalistes sont, donc, dans leur droit d'exiger qu'ils soient consultés au sujet de la révision en question, mais pour aller vers la grève, sans respecter certaines phases intermédiaires, le faux pas est à éviter. Surtout, quand on ne connaît formellement ni le contenu de la révision de la loi ni le moment de sa soumission aux autorités exécutives et législatives compétentes. Ce conflit naissant, s'il n'est pas réglé à travers une concertation sereine, seule à même de rapprocher les points de vue entre les uns et les autres, laisserait croire que d'autres différends qui couvent sous la cendre, en matière de compétence, qui fait que les pharmaciens se retrouvent face à deux interlocuteurs publics (ministère de la Santé, d'un côté, et ministère de l'Industrie pharmaceutiques, de l'autre), enveniment les relations entre les deux parties, au point d'avoir rompu le dialogue entre eux bien avant cette question de la révision de la loi sur l'octroi des licences aux pharmaciens.
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Posté Le : 15/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com