Des vacances en hiver, pourquoi faire'

Les écoliers sont en vacances d'hiver. Pour quinze jours. Que vont-ils faire durant tout ce temps' La question mérite d'être posée car pour les vacances d'été, le problème se pose moins, il fait chaud et nous avons 1200 km de façade maritime. Pour barboter, il y a de la place. Les vacances sont en principe une période de rupture avec l'effort scolaire. Les élèves ont besoin de «souffler», de se «lâcher». De ranger leurs cartables et penser à autre chose. Histoire de s'oxygéner le cerveau. De «recharger les batteries». Sinon, les vacances n'auraient plus de sens. C'est un peu le cas actuellement. Un peu car les visites familiales à l'intérieur du pays pour ceux qui ont la chance d'avoir encore un pied dans le monde rural, sauvent un peu la mise. Sinon rien d'autre pour «meubler» les vacances d'hiver des enfants. Rien de rien. Pas de tourisme de montagne. Le tourisme saharien subit cette année le contrecoup des crises à nos frontières Sud. De toute manière, il n'est pas encore adapté au tourisme de masse. En termes d'infrastructures et de mécanismes d'attractivité. Il est encore destiné à la consommation étrangère friande d'exotisme et des nuits à la belle étoile. Alors que proposer à nos enfants pour les occuper' Le Salon national du livre' On a dit qu'il faut les déconnecter du travail cérébral. Les parcs d'attractions' Oui, là où ils existent. Et comme ils n'existent pas partout...Alors que reste-t-il à leur proposer' Rien. Rien de rien. Sinon à tourner en rond au quartier. Pour être plus précis, dans la rue. Peut-être un peu de cybercafé' Oui mais avec de plus en plus de foyers branchés à l'Internet, ce genre d'endroits attire moins. Alors que reste-t-il à leur proposer' Rien. Rien de rien. Pas de réveillons. Ce n'est pas dans notre culture. Ce qui n'empêche pas certains, ceux qui ont plus de moyens, de lorgner du côté des agences de voyages pour les fêtes de fin d'année à l'étranger. Ce n'est pas la masse. Que proposer à tous les autres, la majorité' Rien. Rien de rien. C'est inadmissible! Un aussi grand pays. Aussi beau. Avec toutes ses potentialités. Et rien' Quinze jours c'est long et l'oisiveté, chacun le sait, est mauvaise conseillère. D'où l'idée de jeter un rapide coup d'oeil au rétroviseur. Et qu'est-ce qu'on y voit' Que les familles algériennes avaient pour tradition, surtout en hiver mais pas seulement, de se «réchauffer les os» (c'est comme ça qu'on dit chez nous) dans les stations thermales. Il est vrai qu'à l'époque elles se contentaient d'équipements rudimentaires et qu'aujourd'hui, progrès oblige et pouvoir d'achat à la clé, elles sont plus exigeantes. A cause de ces courbes inversées, les Algériens ont fini par se détourner de ce qui était leur destination préférée. Nous l'avons vérifié, notre pays compte 207 sources thermales réparties à travers 39 wilayas. Nous avons dit sources et non pas stations thermales. C'est-à-dire que nous n'avons pas encore su exploiter ce que la nature nous a généreusement offert. Ce qui n'est pas nouveau d'ailleurs. Même le balnéaire est sous-exploité. C'est le mauvais sort qui nous poursuit. Sinon qu'est-ce qui empêche de lancer des mégaprojets autour de ces 207 sources thermales' Pour les transformer en autant de stations thermales aux normes internationales' Où tous, adultes, jeunes, enfants, femmes, hommes trouvent en ces lieux de quoi se distraire et par la même occasion se refaire une santé. C'est une destination qui est dans nos gènes. Voilà un autre gisement en or pour les investisseurs qui, pourtant ne se bousculent pas au portillon. Pourquoi' La faute à l'initiative. Tout le monde attend tout le monde pour bouger. Résultat, les vacances scolaires en hiver sont accordées pour tourner en rond. C'est l'ennui avec tous ses effets pervers. Un immense gâchis!