« C'est une arnaque à grande échelle», dénoncent des vacanciers algériens qui ont passé leur séjour de détente, en terre tunisienne. Profondément déçus par les conditions d'accueil, d'hébergement, de restauration, des vacanciers de retour de Tunisie, relatent les déboires et les contraintes qu'ils ont dû supporter, dans un environnement hostile, à l'opposé de ce qu'on leur promettait, avant leur départ. Certains, à l'exemple d'enseignants universitaires, partis en voyages organisés, à Tunis, parlent, carrément, d'une situation outrageante qui a choqué les vacanciers algériens. «On a tout fait pour nous compliquer l'existence, allant jusqu'à tenter de nous humilier, nous dira M. C. Rachid, vice-doyen de l'Institut de Technologie au campus Zerzara et président de la Commission des Oeuvres sociales universitaires, à commencer par ces préposés aux guichets d'hôtels qui ont laissé des enseignants poireauter dans le hall, durant une journée, avant de confirmer les réservations, alors qu'on se serait tenu au garde-à-vous devant eux, sous d'autres cieux occidentaux.» Notre interlocuteur témoigne que des bagarres ont éclaté entre Algériens et Tunisiens, à l'intérieur de l'hôtel, et qu'il a fallu recourir aux policiers pour régler les différends. «Des Tunisiens, qui ont trop goûté à l'alcool, ont commencé à insulter leurs hôtes algériens, et ces derniers n'ont pas manqué de riposter, chose qui a provoqué une véritable pagaille», nous dira notre interlocuteur. Ce dernier ira, tout droit, se plaindre auprès des services de sécurité, où il trouvera un écho positif. «Les services de sécurité tunisiens ont vite réagi à notre plainte, et c'est grâce à leur intervention énergique que les esprits se sont calmés». Mais le cauchemar ne se dissipera pas pour autant, surtout côté détente et loisirs censés faire partie du quotidien du vacancier. «Il nous fallait suivre une longue chaîne pour nous attabler et manger à notre faim, la pression était insupportable, partout où l'on passait, ce n'est plus des vacances auxquelles on a eu droit, c'est un séjour à mettre aux oubliettes», affirment plusieurs vacanciers. Partis en voyages organisés par des agences, ou en formule libre, les Algériens qui reviennent de Tunisie promettent de ne plus y remettre les pieds. La souffrance a commencé aux frontières, avec ces attentes interminables avant de pénétrer sur le sol tunisien. Et une fois sur place, on se rend compte que les promesses d'un séjour tranquille ne tiennent pas la route.Désertée, ces dernières années, la destination Tunisie est revenue occuper les premiers plans chez les voyagistes. Et les prévisions «d'un million et demi de vacanciers algériens, attendus, cet été, en Tunisie» n'étaient pas, du tout, exagérées, d'ailleurs on a commencé à s'assurer de la pertinence de cette estimation, dès la fin du mois du Ramadhan. Les formules attrayantes, proposées par les Tunisiens, pour séduire les touristes algériens, avant et après le Ramadhan, dont des produits diversifiés et d'autres offres promotionnelles exceptionnelles, ont, effectivement, fait mouche, avec un retour en force des familles qui ont repris confiance, après l'amélioration de la situation sécuritaire, contrairement aux deux dernières années, lorsque seuls les jeunes se manifestaient pour une virée touristique, en Tunisie. Et il y a, aussi cette opération de charme lancée par de hauts responsables du secteur du Tourisme tunisien, qui excelle, en matière de marketing, dont la nouvelle directrice de l'ONTT qui a accédé à ce poste, depuis quelques mois seulement, et qui n'a pas manqué de venir, récemment, en Algérie, faire la promotion de la destination Tunisie, auprès des touristes algériens.«Au fond, les Tunisiens étaient sincères dans leur volonté de faire revenir les touristes algériens, et leur réserver le meilleur accueil possible, mais il y a eu, malheureusement, cet imprévu libyen qui a tout gâché», indiquera M. Farid Larbaoui, chef d'agence et président du syndicat des agences de voyages de l'Est. Ce dernier considère que l'afflux de réfugiés libyens, en Tunisie, a totalement chamboulé les plannings. Les réfugiés libyens, des réfugiés un peu particuliers, précisera-t-il, car ils ne demandent rien et étalent de grands moyens financiers pour s'installer, durablement, perturbant, ainsi, les réservations dans les hôtels et des complexes touristiques. Les responsables du Tourisme tunisien ne s'attendaient pas à ce que leur pays soit, en plein mois d'août, pris en tenaille entre une affluence record de touristes algériens et des milliers de réfugiés libyens qui fuyaient les ravages de la guerre. Un inconvénient qui ne faisait guère partie des prévisions et qui risque de briser l'élan des vacanciers algériens, pour quelques années encore. Et l'article 36 de la loi de Finances complémentaire tunisienne, pour 2014 qui impose aux «étrangers non résidents en Tunisie de payer une taxe de 30 dinars tunisiens (1 euro = environ 2 dinars tunisiens) en quittant le territoire», n'est pas fait pour arranger les choses.
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Posté Le : 08/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com