Des quatre saisons de l'année, l'été est la plus impitoyable de toutes. Pour les professionnels du tourisme. Pour les décideurs politiques, on peut se laisser aller à toutes les promesses et à toutes les conjectures à longueur d'année, sans que cela ne les engage en quoi que ce soit. Ou à pas grand-chose. Parler de tourisme, bien sûr. Parler de projets, de nombres incalculables de lits en cours ou en perspective, d'écoles hôtelières qui vont foisonner, des vertus du tourisme écolo, responsable... et même de qualité, en temps de médiocrité proliférant et banalisée. Et j'en passe.On peut même traverser le pays de long en large, du nord au sud, aller à la rencontre des gens de la base, ceux qui font et qui vivent véritablement du tourisme, faire entrevoir les contours du tourisme de demain, procéder à des ouvertures de chantiers ou inaugurer des ouvrages achevés... En somme, faire rêver en des échéances lointaines...
Tout cela est bon, utile, voire important. Mais...
Mais quand arrive l'été, les actes, les faits se substituent tout naturellement aux paroles, aux promesses. Où passer ses vacances' À quels prix, dans quelles conditions' Ces questions lancinantes, intransigeantes, ces questions tant redoutées qui viennent tout troubler et auxquelles il faut trouver réponse immédiate, reviennent à l'ordre du jour. Et bien malin qui leur trouvera des réponses crédibles. Bien plus malin encore celui qui proposera des solutions idoines et pour le plus grand nombre.
Rares sont les endroits, tout le long des plus de mille deux-cents kilomètres de côte, qui méritent d'être cités comme lieux de villégiature. Qu'ils soient complexes touristiques, hôtels balnéaires, terrains de camping. Il est illusoire de tenter d'y chercher ou de trouver refuge pour quelques jours de détente et de vacance.
«C'est complet», répond-on systématiquement à toutes les demandes, qu'elles soient individuelles ou d'agences de voyages. Il faut s'y être pris bien à l'avance, ou être suffisamment introduit dans les rouages des systèmes uniques de réservation pour trouver accès aux espaces de villégiature. Sinon, il faudra se contenter des espaces sablonneux aux rives de la grande bleue pour s'ensabler le temps d'une journée de mer et de soleil dont les vertus bienfaitrices reviennent aux seules mérites d'une nature généreuse.
Sinon, il faudra, comme toujours, se résoudre à se diriger vers d'autres espaces outre frontières pour laisser libérer son envie de s'éclater et se laisser aller à l'exultation et aux réjouissances du changement temporaire de mode de vie, et de profiter de cadres plus adaptés et plus appropriés aux besoins de distractions et d'amusements ludo-éducatifs.
Mais, en cette année 2021, en plein ébat avec un virus sans empathie pour nos voeux de voyages, les frontières sont, comme elles l'ont été en 2020, fermées et il serait chimérique d'envisager de les traverser quand bien même elles seraient rouvertes partiellement ou totalement. Chaque année, les mêmes chiffres en nombre de lits et autres investissements et engagements financiers sont annoncés pour promettre des lendemains meilleurs pour les vacances des Algériens. Et chaque année c'est la même désillusion, le même désenchantement. Chaque année, les Algériens, par vagues successives vont chercher l'exultation estivale ailleurs. Beaucoup est à faire pour que les promesses deviennent réalité et pour que l'Algérien jouisse de vacances bien de chez nous.
*Expert en tourisme
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Posté Le : 08/06/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane SEBA
Source : www.lexpressiondz.com