Algérie

Des universitaires montent au créneau



Indignés face à la multiplication des atteintes aux libertés, des universitaires, adhérents de la Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement (Cnuac), imputent la responsabilité "pleine et entière au pouvoir en place sur les conséquences (...) dans sa gestion de la crise politique".Dans un communiqué rendu public hier, ces universitaires n'ont pas caché leur "vive colère" en condamnant "de la manière la plus énergique la répression policière et judiciaire qui continue de s'abattre sur des manifestants pacifiques".
Selon les rédacteurs du document, la situation actuelle est liée à la préparation en cours pour la tenue des élections législatives en juin prochain. Pour eux, "le despotisme électoral a montré ses limites et son caractère pitoyable".
Ils dénoncent l'obstination des autorités à maintenir un processus électoral rejeté par les citoyens. "La répression ne gonflera pas les urnes", tranchent les universitaires qui accusent le pouvoir de "vouloir donner à l'opinion publique nationale et internationale l'image que tout va bien dans le meilleur des mondes en Algérie".
Tout en rappelant qu'"il est d'une extrême urgence de libérer tous les détenus d'opinion et de mettre fin à l'usage aveugle de la répression contre la population", la Cnuac estime que deux ans sont "pourtant assez suffisants à convaincre que ce n'est pas par l'exercice inconsidéré de la violence qu'on musèlera le Hirak".
En plus des citoyens qui font souvent l'objet d'arrestations, la Cnuac dénonce l'arrestation de certains universitaires. C'est l'exemple du professeur Mahana Abdesselam qui a été "conduit au commissariat et vu son téléphone confisqué". Il devait être présenté devant le procureur lundi 19 avril, mais cette audience est, pour le moment, reportée à une date non définie.
Il a été arrêté juste pour avoir "exercé son droit le plus élémentaire : manifester et protester", rappelle le texte, en notant que c'est un "droit constitutionnel consacré par toutes les institutions des pays qui se respectent".
Pour la Cnuac, tous les droits sont bafoués, y compris celui des associations à travers les perquisitions des locaux de SOS Bab El-Oued. Cela démontre que "rien n'a changé dans les pratiques répressives du pouvoir depuis le soulèvement populaire", déplore-t-elle. Aussi dénonce-t-elle la mise en détention du groupe de Mohamed Tadjadit.
"Pour dénaturer la lutte pacifique d'une jeunesse désespérée, mais militante, la propagande habituelle les affuble de toutes les tares dans le seul but de dénigrer le Hirak", dénonce, dans ce sens, la Cnuac, qui lance un appel à "la communauté universitaire" pour l'inciter à "sortir de sa léthargie et de son mutisme, et de prendre ses responsabilités".

Ali B.
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