Algérie

Des Tunisiens protestent et bloquent des postes frontaliers Mesures d'approvisionnement du carburant à l'Est



Des protestataires tunisiens ont bloqué hier le point de passage frontalier de Hezoua (gouvernorat de Tozeur) en direction de l'Algérie, ont rapporté des titres de la presse tunisienne. Les forces de sécurité ont dû négocier avec eux pour rouvrir la route, bloquée dans les deux sens.Le point de passage a été bloqué, selon les mêmes sources, en réaction à la décision du gouvernement algérien de réduire la quantité de carburant vendue aux non-Algériens. Selon la presse tunisienne, de nombreux Tunisiens ont été surpris de voir la douane algérienne leur retirer une partie importante du carburant acheté en Algérie lors de leur retour en Tunisie.
On apprend également que des centaines d'habitants des régions frontalières tunisiennes ont protesté dans la nuit de mardi contre la décision prise par les autorités algériennes de plafonner l'approvisionnement du carburant des véhicules tunisiens à 0.5 dollar le litre, afin de mette un terme au fléau de la contrebande qui nuit à l'économie nationale.
Des habitants ont dénoncé cette décision et ont pris en «otage» certains véhicules en provenance d'Algérie en leur interdisant l'accès à l'autre côté des frontières tunisiennes, selon des sources locales. Les habitants de Feriana
d'Al Kasryn ont eux aussi bloqué les postes frontaliers de Bouchabka et Bebouche pour les mêmes raisons.
La décision de l'Algérie d'interdire l'approvisionnement direct des véhicules tunisiens et marocains de carburant est intervenue en réponse au rapport établi par le ministère de l'Energie et des Mines, faisant état du fait que plus de 600 000 véhicules tunisiens et marocains circulent avec du carburant algérien acheminé par contrebande aux frontières. Ce qui a engendré une perte de plus d'un milliard d'euros à l'Algérie cette année. Selon le ministère de l'Energies et des Mines, 60% de ce carburant sont acheminés vers le Maroc alors que 30% passent vers la Tunisie.
La contrebande de carburant a pris des proportions alarmantes
De leur côté, les autorités algériennes ont constaté que plus de 1,5 milliard de litres de carburant sont détournés annuellement vers l'étranger, selon les déclarations faites par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, lundi lors de sa visite à la wilaya d'El Oued. «Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d'une manière illégale.
Cela représente un milliard de dinars», a-t-il affirmé. «La contrebande de carburant est une gangrène pour l'économie nationale. Ça suffit !», a-t-il déploré.
Selon le ministre, le gouvernement a pris des mesures fermes en collaboration avec les autorités locales des wilayas concernées par ce fléau. «Mais il faut que tout le monde s'y mette pour combattre ce phénomène», a-t-il souligné. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait indiqué, de son côté, le 14 juillet, que près de 25% de la production nationale de carburant «est gaspillée et exportée illégalement» vers les pays voisins.
Selon le ministre de l'Intérieur, le phénomène de contrebande de carburant «est désormais un problème tant sécuritaire qu'économique». «Le gouvernement a tenu récemment une réunion interministérielle pour examiner le phénomène de la pénurie de carburant dans les wilayas frontalières», a-t-il souligné.
Selon lui, des mesures importantes ont été prises lors de cette réunion, dont la saisie de tous les moyens de contrebande de carburant, des biens des contrebandiers, ainsi que d'autres mesures au niveau des stations Naftal. Le trafic de carburant est en partie à l'origine d'une pénurie qui pénalise les automobilistes des wilayas concernées par la contrebande, notamment à Tlemcen.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)